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LES CHAMPIGNONS.
truffe alors s’en détache ; aljaudonnée à elie-rnême, elle
continue à grossir et à se développer avec le secours de la
terre et de l ’air.
Il est douteux q u ’une mouche puisse pénétrer dans la
terre jusqu’à la profondeur de huit, dix, et quelquefois
même de vingt centimètres, pour déposer ses oeufs dans
^ les radictdes du chêne et d ’autres arbres, et produise ces
excroissances que plus tard ou appellera truffes. S ’il eu
était ainsi, ou devrait trouver dans toutes les truffes des
larves, des chrysalides, des insectes parfaits, ou tout au
moins des traces du séjour de l ’iiisecte auquel on attribue
leur origine , et cependant il ii’eii est rien; la plupart des
truffes sont parfaitement intactes lorsqu’on en fait la ré colte.
- Une hypothèse qui me parait très-vraisemblable touchant
la reproduction de ces végétaux, c ’est que, lorsque les
■ spores de ce champignon, appelées truffiiielies par Turpin,
entrent en germination après la destruction de la truffe
mere, leur mycélium ayant besoin pour s ’accroître et nourrir
la jeune plante de puiser dans l ’organisation d ’nii être
vivant les éléments nécessaires à sa nutrition, ce mycélium
s attache au chevelu des racines du chêne et d ’autres arbres
qui lui fournissent les premiers éléments de l ’assimilation.
1 lus tard, le tubercule se détache des racines aux dépens
desquelles il a vécu quelque temps, et trouvant dans le
sol les éléments iiécessaires à la continuation de son existence,
il croît, se développe, le plus souvent isolé, et ne
gardant aucune trace de son adhérence aux spongioles de
la racine de l ’arhre.
Déjà, SI je ne me trompe, MM. Tulasne avaient admis
que les Éiaphomyces pourraient bien être des plantes pa-
rasitaires ; si les Éiaphomyces sont véritablement parasites,
d y a grande apparence q u ’il en est de même des truffes.
CULTURE DE LA TRUFFE.
Mais, que la truffe soit un champignon parasite, ou bien
qu ’elle soit une espèce de galle provenant de la piqûre
d ’un insecte, comme les bédéguars et les noix de galle,
voici à peu près quel est le procédé de culture conseillé et
mis en usage par M. Boriiholz et par M. Ravel :
Les truffes ne prospérant guère que dans les terrains
calcaires ou argilo-calcaires, uu peu humides, et plus particulièrement
sur la lisière des bois ou dans , les endroits
qui forment clairière, mais qui pourtant sont ombragés de
grands chênes, c ’est dans les terrains qui réalisent à peu
près toutes ces conditions q u ’il faut établir les truffières.
Trouve-t-on ces conditions réunies dans un hois, dans
un bosquet ou même dans un jardin anglais ■: vous élaguez,
dit Bornholz, le bas taillis et les broussailles, après quoi
vous creusez d’un mètre trente centimètres on d ’un mètre
soixante centimètres tout le terrain destiné à la truffière ;
vous remplissez la fosse avec de la terre choisie dans la
forêt, et alors vous êtes en mesure; il ne s ’agit plus .que
d ’ implanter les tuliercules dans la couche.
Les truffes perdant, à ce q u ’il paraît, leur propriété ger-
miuative aussitôt q u ’on les a enlevées à leur sol natal, pour
peu q u ’elles aient été soumises à l ’action de l’air ou du soleil,
leur extraction ou leur transport demande certaines
précautions.
Par un jour pluvieux ou humide, ou par un ciel couvert,
ou extrait du sol les truffes, de manière à les laisser enveloppées
de la terre qui les entoure et les garantit du contact
de l ’a ir; si, par suite de l ’absence de pluie, le sol était
sec, il faudrait l ’arroser quelques heures avaiit de tenter
l’extraction des tubercules.
On fait choix de truffes de grosseur moyenne, pleines de
force v ita le , et parvenues à leur entier développement.
Trop avancées eu maturité, elles auraient perdu leur fai:
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