facilité d’exploitation. Les compagnies de navigation à vapeur,
créées pour l’exploitation de quelques-uns de ses débouchés
commerciaux ont dû procéder de façons diverses sur
les diverses parties de son cours, et le partager en bassins
qui, suivant la profondeur et les conditions hydrographiques
du lit, réclament des types différents de navires. On arrive
ainsi à" diviser le Yang-tse en quatre bassins différents :
i° De Shanghaï (Woosung) à Hankéou;
2° De Hankéou à Itchang;
3° De Itchang à Tchoung-King;
4° De Tchoung-King à Ping-Chang-hien et au delà.
i° De Shanghai à Hankéou. — Cette partie du fleuve, de
beaucoup la mieux connue et la plus commerçante, ne présente
aucune difficulté de navigation. Elle est balisée par le
service des douanes impériales chinoises, et son cours est si
exactement connu que les vapeurs qui assurent le service de
Hankéou à Shanghaï naviguent même de nuit, sauf à
l’époque des basses eaux, dans la partie du fleuve située
entre Kiang-yn et Shanghaï. Sur un parcours de 6oo milles,
les villes commerçantes se suivent sans interruption : Chin-
'Kiang, ouvert au commerce depuis le traité de Tien-tsin;
Nankin, ouverte pratiquement depuis mai 1899; Wuhu ensuite,
ouvert au commerce par le traité de Che-fou, en 1876;
puis, Kiu-Kiang, par le traité de 1860; enfin, Hankéou (1860)
qui, née d’hier, est devenue le plus grand centre du Yang-tse
après Shanghaï.
Ce premier bassin du Yang-tse présente toutes les facilités
désirables d’exportation. Il serait à souhaiter pourtant qu’un
accord intervînt avec le gouvernement chinois, permettant de
prendre et de débarquer des marchandises dans tous les
ports; tandis que, aujourd’hui, à Nganking par exemple,
on ne peut débarquer ou embarquer que des voyageurs.
2° De Hankéou à Itchang. — Le deuxième bassin du•
Yang-tse, déjà exploité par cinq compagnies du bas Yang-
tse, présente des difficultés plus grandes de navigation, à
cause du peu de profondeur et de la mobilité du fond. Mais
la distance de 366 milles est rapidement franchie, puisqu’un
navire, quittant, par exemple, Hankéou vers une heure de
l’après-midi, passe à Sha-se le lendemain vers midi, pour
arriver à Itchang le deuxième jour au matin.
Des pilotes chinois, fort exercés, naviguent même la nuit.
Le seul ennui que présente cette partie du fleuve est d’exiger
des navires d’un type différent de ceux qui naviguent
sur le bas Yang-tse. On n’a pas mis en service des navires
de plus de 550 tonnes, et il n’existe pas d’horaire impératif.
Lorsqu’un bateau a son fret assuré, il part et ne revient que
lorsqu’il a trouvé des marchandises en quantité suffisante.
De Hankéou à Itchang, un seul grand port sur le fleuve,
Sha-se, ouvert au commerce en 1895. Ce port, dont le nom
signifie « marché des sables », est un grand entrepôt commercial,
dont les quais occupent, sur là rive gauche du
Yang-tse, une longueur de trois ou quatre kilomètres. Il
peut être considéré comme le port de Kin-tcheou-fou, grande
ville bâtie à quatre milles environ dans le nord. Deux
canaux partent de Sha-se : l’un, passant par Kin-tcheou-fou,
va rejoindre le Han à Tâ-tche-Keou ; l’autre, appelé
Pien-ho, va de l’ouest à l’est, et rejoint le Yang-tse par
deux ouvertures.
A cheval sur la ligne de séparation entre le Han et le
Yang-tse, Sha-se reçoit les marchandises du Hou-nan, du
Kouang-si, même du Kouang-toung et du Koei-tcheou, destinées
au nord-ouest de la Chine; celles du Setchouen et
du Yunnan débarquent aussi à Sha-se, car les barques du
Setchouen n’aiment pas à descendre au delà. Entre Sha-se