le P. Chevalier, interprète bénévole : « Je suis déshonoré de
vous traiter si mal ! Quand le vice-roi saura quel médiocre
dîner je vous ai offert en son nom, il aura, certes, raison de
m’en vouloir! Je suis déshonoré. » Il faut se garder de
prendre au sérieux ces déclarations navrées : ce sont toutes
formules de politesse chinoise, périodiquement et placidement
renouvelées.
Quand nous sortons de table, vers trois heures et demie, on
avertit le vice-roi : trop vieux pour se rendre à notre bord, il
désire nous rendre ici sa visite. Il ■ fait son entree, suivi de
soldats en loques, porteurs de coupe-choux d’avant les Croisades,
auxquels sont mêlés quelques soldats plus présentables,
armés de fusils rouilles, la baïonnette au canon.
En tête de cette colonne marche un héraut qui frappe à
tour de bras sur un gong, pour instruire la ville de cet
événement, et des coolies, qui le suivent, font ranger le
peuple à coups de bâton. Nous nous alignons hiérarchiquement
dans le petit salon, où l’illustre vice-roi daigne serrer
la main à chacun de nous.
Après ces effusions, nous ne pouvions manquer de repasser
dans la salle à manger, que nous avions quittée vingt minutes
auparavant. Nouveaux gâteaux, nouveau champagne.
Heureusement, la visite du vice-roi ne traîne pas en longueur.
Il a la taille bien courbée, mais l’oei'l encore bien vif,
ce vice-roi septuagénaire. « Je ne suis plus bon à rien, a
rien du tout », répétait-il. Mais c’est la encore une formule
chinoise usuelle (i). Le ton, du moins, est sincère, et notre
hôte, de l’avis du P. Chevalier, s’est montré plus aimable
pour nous que pour l’amiral Seymour et sa suite.
A notre tour nous partons, mais sans avoir pu nous déro-
(1) Lleou-Koen-l, yice-rol de Nankin, ne trompait pas ses dans l’automne de 1902 et a été remplacé par Tcheng-tcheh-ôttoensg ,: 1l1e evsti cme-ororti
d’Outchang, dont 11 sera parlé plus loin.
ber au cigare obligatoire et à la tasse de thé du départ. On a
droit de fumer le cigare tout entier; au contraire, la tasse de
thé ne doit être qu’effleurée d’une lèvre fugitive, au moment
Notre bon ami, le vice-roi de Nankin.
de prendre congé (1). Le contraire serait indécent. Tant pis
pour ceux qui aiment le bon thé, ou pour ceux qui comp-
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