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s a i g o n — l ’é c o l e f r a n ç a i s e d ’e x t r ê m e -o r i e n t
DERNIER ARRÊ T A PORT-SAÏD
Ce voyage de retour, avec escale à une colonie française,
vous prépare comme par degrés à revoir la France. J’ai
trouvé à Saigon de nouveaux visages amis. Avec mon camarade
Demolières, j ’ai fait, en voiture, le tour de l’Inspection,
et ç’a été une bonne soirée de causerie, à travers la rizière
d’où montait lentement autour de nous une brume bleuâtre.
A l’Ecole française d’Extrême-Orient, j ’ai vu notre ami
M. Foucher, qui fait fonctions de directeur par intérim. Son
école est, m’a-t-il dit, une édition indo-chinoise de celles de
Rome, d’Athènes ou du Caire. Il y a toutefois cette différence
qu’à Saigon nous sommes chez nous. Aussi au travail
de recherches et de publications archéologiques et philologiques,
s’ajoutent ici le souci de la conservation des monuments
historiques du pays (il était temps !) et la tâche d’y
fonder une bibliothèque et un musée. J’ai visité les collections
du musée, qui s’éloignaient moins de ma trop modeste
compétence; j ’ai admiré les pièces qu’a rapportées de Pékin
M. Pelliot, un de ces élèves qui font honneur à leur école,
car il s’est bien battu là-bas et il n’a rien volé. Je dois dire
en revanche, que la Vénus cambodgienne ne réalise pas mon