Ta-Kiang (grand fleuve). » (De Vatjlserhe) (1). Tse serait le non)
d’un lettré chinois qui aurait découvert au milieu du fleuve une
source d’eau excellente pour faire le thé. En tout cas, pour les Chinois,
comme autrefois pour Marco Polo, c’est le « Kiang », c’est-à-
dire le Fleuve par excellence.
^11 a reçu plusieurs surnoms : en Chine, c’est la « ceinture de l’Empire
» parce qu’il le sépare en deux régions, Chine du nord, Chine
du midi. Les Mongols l’appellent « Dolai », la Mer. Pour les étrangers,
c est le « Fleuve bleu », et cette appellation, qui remonte aux
jésuites, n’est guère justifiée. « Ses eaux, loin d’être azurées, sont
bourbeuses et gardent une teinte fauve. » Mais M. de Bezaure, qui
1 observe, déclare qu’en revanche, sur le haut fleuve, « les eaux sont
d azur ». Ce témoignage n’est pas d’accord avec celui de M. de Carné,
membre de l’expédition Lagrée (1868), qui, par le Yunnan, tomba
sur le fleuve, a 500 lieues de son embouchure : « Enfin nous voyons
au fond du berceau que lui forment deux montagnes abruptes lé
Yang-tse-Kiang étendre, malgré la qualification de Fleuve bleu, ses
eaux vertes comme celles d’une mer endormie dans une anse. »
Des hauteurs du Setchouen il voit encore le fleuve s’allonger « comme
un mince serpent vert »; et, au retour : « Les eaux du fleuve sont
toujours vertes et les rives toujours déboisées. » C’est à mesure qu’il
se rapproche dç la mer qu’il voit le fleuve perdre en limpidité ce qu’il
gagne en volume. Cette teinte grise ou même jaune sale que prend
e fleuve avant son embouchure, et dont il imprègne la mer jusqu’aux
environs de 1 archipel des Chusan, a été remarquée par tous les voyageurs.
Comme la Garonne à Bordeaux, le Yang-du loss ou argile délayée qu’il entraîne. tse-Kiang est jaune
Ses sources sont mal connues : il s’échappe des régions les plus
du Koukou-Noor (au moins 3,000 mètres d’altitude), à
600 kilométrés plus loin vers l’O. que le Hoang-ho, dans le voisinage
de localités qui portent des noms français, chaîne Crevaux, lac
Montcalm, monts. Dupleix, noms donnés par Bonvalot et H. d’Or-
leans, qui ont voyagé dans la région en ces dix dernières années,
mais, descendant au S. vers Lhassa, n’ont rejoint qu’à Batang le
Yang-tse déjà très éloigné de la source, à 2,500 mètres d’altitude. « Ce
fleuve dit Dutreil de Rhins, sort du Tibet près de Batang, coule
au o.-S.-E. jusqu au 26° degré de latitude, puis à l’E. e t au N -E
jusqu a Soui-teheou-fou, où il reçoit la rivière Min, et devient le
Yan-tse-Kiang ». Au-dessus de ce point, c’est une sorte de torrent
sauvage dont le cours est encore insuffisamment déterminé.
« ^ CoEDIEH • sin. « Ce grand cours d’eau porte d’ailleurs des
rîi? Sfi ^ re : T’a kiang-li’eou (embouchure du grand fleuve) en face de
J J V a e5^‘koiuanngg- :r nHino“ge; l-TMaanngg-,t seleu -Wlonangg deo ul aT par-oEviainncge jdues qNu’gaaunx hoeSnévii ron^s pOour-tmioann gd,u -f lHeuovuee l-nKoiiarn; g Tqsuain ge st( Tecnh afnagc)e kdiea nTga, i-îpe’ inlogn-fgo ud er eçlao ftp rlo7vnmoémé dé Kkiiaanngg -dSain, sT lceh Soeu t-ckhia’onuga (nT ;c he’to eun, fnino mK inde-c hlaa pkrioavnign.c »e de Hou-kouang) ’• Min
(n18^97%). PeamrP Xle YPurn0nhaann,t cConm emset lfao umrinsis iPona rL ^aegxrépelo, rial tgioang ndee l eM R. toB-ochniàn-
îang qui coule, près de Li-Kiang, dans une érosion profonde, à l’altitude
de 1,800 métrés, et que surplombent des pics neigeux, dont quelques
uns n ont pas moins de 5,000 mètres. Plusieurs jours il remonte la
vallee du fleuve avant de trouver une brèche dans les immenses murs
montagneux qui courent à pic le long de son cours. Enfin il découvre
un col qui lui permet de passer sur le plateau Tsong-tien, grand
marche thibétain. C’est des hauteurs seulement qu’il découvrit que
le fleuve forme vers le nord une immense boucle à partir d’Ashi ius-
qu au coude de Ya-loung-Kiang. Jusqu’à présent les cartographes et
sleess vaoffylaugeenutsr,s laav ariiveinètr ec oPnéfo-cnhdoue is.ur ce point le Yang-tse avec un de
De ce même plateau montagneux descend le Hoang-Ho, ou Fleuve
jaune, fleuve presque jumeau du Yang-tse. C’est la reproduction
du type, des grands fleuves asiatiques accouplés : Tigre et Euphrate •
Indus et Satledge ; Gange et Brahmapoutre. On a remarqué là
symetne étrange du cours de ces deux fleuves, qui se jettent dans la
mer a moins de 100 lieues de distance l’un de l’autre. (L. R ousset
A travers la Chine, début.) Mais le Hoang-Ho prend dès le début là
direction de 1 est, tandis que le Yang-tse, après avoir coulé vers le
sud, se dirige plus à l’est, à partir de l’endroit où les monts du
Yunnan séparent sa vallée de celle du Mé-Kong, qui a la même
direction. Il y a un écart marqué entre la région moyenne du Fleuve
bleu et celle du Fleuve jaune. S’ils se rapprochent tous deux vers
1 embouchure, il n’y a cependant pas moins de 600 kilomètres entre
1 embouchure actuelle du Hoang-Ho et celle, du Yang-tse. Avant 1853,
l e Hoang-Ho se jetait dans la mer Jaune, beaucoup plus près du
Yang-tse, auquel il était relié par le canal impérial. E ntre les deux
fleuves s’étendait une sorte de Mésopotamie.
Les géographes donnent au cours du Yang-tse une longueur totale
de~5,200 ou 5,300 kil. ; au Hoang-ho, de 4,200 ou 4,500 au plus.;
Mais à aucun égard, aujourd’hui, le Hoang-Ho n’a la même importance
que le Yang-tse. Son cours, plus chargé de limon, dessert un
pays moins riche, des villes moins commerçantes, et est surtout utilisé
pour le transport des charbons du Chen-si. Son lit, trop large et mouvant,
sur lequel la culture empiète en maint endroit, se déplace souvent.
En 1887 encore, un de ces soudains déplacements s’est produit
dans la direction de son ancien lit, vers la mer Jaune. C’est « le
Souci éternel » de la Chine. L’avantage du climat appartient aussi
:i 11 Yang-tse : il cou le suivant une direction maîtresse vers l’est,
gracieusement enroulé autour du 33® parallèle. Les populations riveraines
peuvent ainsi descendre ou remonter son cours sans trop
changer de climat, en supportant seulement les écarts produits par
les changements d’altitude. Il ne gèle pas dans sa partie navigable.
D’où les différences pour la flore et la faune : comme l’a démontré
l’abbé Arm. David, le Hoang-ho a la flore et la faune des pays tem