projetée vers le nord, se ferme au sud, à partir des collines
de Yen-tse-ke jusqu’a Nankin même, par un canal de
deux lieues, assez profond pour que de petits vapeurs y
puissent naviguer : c’est le bras Tsauhia.
Nankin apparaît derrière une nouvelle ligne de forts,
moins redoutables que ceux de Kiang-Yn. Les collines, qui
touchent presque à la rive droite du fleuve, sont couronnées
de batteries modernes. Ces collines, un peu plus au
sud, tâchent de devenir des montagnes, dont le pic le plus
élevé (450 mètres) a été appelé le Mont Saint-Michel par
les missionnaires, en souvenir d une chapelle chrétienne bâtie
sur ce coteau au milieu du XVIIe siècle. Les Chinois
1 appellent Tse-Kin-chan : la colline d’or vermeil. Sur cette
meme rive droite, une grande muraille crénelée court tantôt
dans la plaine, tantôt sur le flanc d’une colline où se
dresse une pagode.
Sur la rive gauche, une plaine, des joncs et des roseaux,
une petite tour assez semblable à celle de Chin-Kiang et
les ruines d une ville fortifiée, dont il ne reste que les murs,
mais des murs toujours solides; dans le fond, des collines
encore. De ce côté, nous assure l’interprète Zi, il y a beaucoup
de faisans et de chevreuils : au bout d’une heure de
chasse, on est obligé de revenir sur ses pas, tant on est
chargé de gibier (1). Cet interprète est peut-être du midi
de la Chine.
Aussitôt arrivés, nous recevons les visites des officiers
étrangers. Il y a la un croiseur anglais, un japonais, deux
chinois, tous vivant en parfaite intelligence. Un mandarin,
de grade incertain, monte à notre bord. C’est, nous a-t-on
dit depuis, le mandarin préposé au bureau des affaires
^ zi mentait pas. M. de Contenson (Chine et Extrême-Orient, Pion,
ses chasses aux environs de chaque matin, 25 faisans ; dans les marais, canards, oiesN saanukviang e: s,e nsa rpclealilnees,,
portent a la mâchoi. rcel lseuz p-1é®r3i ecuhreev rdeeuuilxs édneo rcme epsa ycsa ncientetes pvaerrttiiccaulleasr.ité qu’ils
et qui a mission de questionner les intrus d’Europe.
Il parle très bien l’anglais. La sentinelle se dispense
de lui porter les armés. Ma chambre est pleine d’officiers
qui veulent le voir ou le photographier, car ma fenêtre
donne sur la coupée de tribord, par où entrent ou sortent
Le mandarin de Nankin à bord.
toujours les officiers. Celui-ci porte une espèce de longue
tunique avec deux rubans en guise de galons; des dragons
sont brodés sur ces rubans. Il a des bottes, un petit
sabre, une toque noire à fond rouge, avec bouton de cristal.
Enfin la sentinelle comprend nos gestes désespérés, et
porte les armes, un peu tard, quand notre « collègue »
s’en va.
Pendant ce temps-là, par bâbord, arrivait un autre manétrangères