difficile (1). Heureusement, à la chaussée, dalléè autrefois,
absolument défoncée aujourd’hui, succède bientôt une allée
sablonneuse, où nous pouvons prendre le trot. Et voici qu’à
l’extrémité d’une gorge profonde, la Grande Muraille nous
apparaît. Nous avons atteint le col par où la montagne
laisse passer la grande route de Pékin à la Sibérie, à travers
la Mongolie.
Il est dix heures. Nous mettons pied à terre, et pendant
que nos chevaux se reposent, nous montons sur la
muraille, c’est-à-dire que nous gravissons la montagne où
la muraille grimpe elle-même. Au point culminant s’élève
un bastion qui commande la vallée. Rude ascension ! nous
mettons plus d’une demi-heure pour parcourir trois cents
mètres ;et nous sommes maintenant à 680 mètres d’altitude,
alors qu’à la gorge l’altitude de la muraille n’est que d’un
peu plus de 400 mètres.
Longuement nous jouissons du spectacle qui nous a coûté
tant d’efforts. A perte de vue la Grande Muraille se prolonge
et se replie, le .long des crêtes, en sinuosités parfois
bizarres, comme si les Chinois avaient voulu non seulement
suivre le relief du sol, mais figurer un dragon monstrueux,
symbole et rempart de leur empire. Il s’allonge, ce dragon de
pierre, sur l’étendue de 5,000 kilomètres, à peu près la longueur
de l’Europe. En quelle mesure il a réussi à écarter les
invasions, ce n’est pas bien établi. Les Chinois aiment les
trompe-l’oeil et les épouvantails, même ceux qui n’épouvantent
personne. A l’abri de celui-ci, ils ont repris leur sommeil,
heureux de se sentir plus isolés encore des autres peuples.
(1) L’abbé David, dans son Journal d 'un voyage en passe de Nan-Keou à Tcha-tao : « C’est nne des plusM omnaguovliaei,s edsi t rodue telas rqaui lolen. .pMuaisiss ei lp easrtc omuoriinr.s »h eIulr eduéxc rdita nless seros chhôetse lvleoriiseisn eosù , doen lalu iG lraaintd ep-aMyeur
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