rm ere Hoai, au nord, jusqu’au golfe de Tche-Kiang. Le Fleuve bleu
avait alors trois, bouches, désignées par les auteurs sous le nom de
3 Kiang. Le bras sud se détachait du fleuve à la hauteur de Tche-
tcheou (entre Wuhu et Nganking), passait par les préfectures de
Ning-kono et de Koang-té, et après avoir mêlé ses eaux à celles du lac
Ta-hou, se jetait dans la mer à la hauteur de Hang-tcheou. Le bras
du milieu se formait à Wuhu, d’où il gagnait, droit vers l’est, la
plaine de Shanghaï, qu’il traversait vers l’emplacement actuel du
Fou-tcheou Creek. Enfin, le bras nord n’est autre que le cours actuel
du Yang-tse, qui formait de nombreuses îles sur sa rive gauche.
L’examen des lieux confirme pleinement cette tradition des monuments
écrits. » (Le P. H a v re t. — Cf. J. E d k in s, On the ancient
mouths of the Yang-tse-Kiang, lecture faite devant laSociété asiatique
de Londres, 18 mars 1860, p. 77-84 du Journal de la Société et le P. Co-
lom b el, Les Bouches du Kiang, Miss, cathol., XX, 1888, p. 436-450.)
La direction de ces trois hras ne donne lieu qu’à des contestations de
détail. L ancien delta couvre environ 10,000 kilomètres carrés, soit
plus du sixième de la superficie de la France. On ne doit pas s’en
étonner, puisque les troubles du fleuve en cours ordinaire formant
un dépôt évalué à 6 mètres cubes par seconde, on peut calculer qu’il
a fallu seulement 25,000 ans pour former ce delta, si les dépôts ont
été à peu près égaux chaque année. Mais tant de causes peuvent
modifier l’importance des alluvions que ces calculs valeur toute relative. n’ont qu’une
Actuellement, la passe la plus profonde à la barre est de 4 ou 5 mètres
à marée basse. A marée haute les navires calant-5' mètres peuvent
très facilement pénétrer ; mais souvent des brouillards épais et per-
sistants cachent bouées et balises.
De l’embouchure à la source, ce fleuve géant est long d’environ
3,000 kilomètres en ligne droite, 5,000 si l’on tient compte de ses
innombrables replis : il est donc, pour la longueur, le premier fleuve
de l’Asie, le troisième de la terre, les deux premiers étant le Missouri-
Mississipi et le Nil. (D e V a u ls e rre , B ons d ’A n ty ; 5,200 selon Bon-
v a lo t.) La superficie de son bassin est de 1,923,500 kilomètres carrés
(1,877,500, d’après R e c lu s ; 700,000 seulement, d’après Marcel Mon-
n x er), et vaut trois fois et demie celle de la France. (D e V a u ls e rre .)
La population des provinces qui forment ce bassin est d’au moins
186 millions, sur 405 millions dont se compose la population totale
de la Chine ; de 204 millions, selon B ons U’A n tt, de 249,449 349
selon d e V a u ls e r r e ’.plus de six fois celle de la France, si l’on accepté
êcetr ed eqrunei etrr è'csh iifnfcree.r taTionuetse.s ces évaluations, d’ailleurs, ne peuvent
Ces provinces sont, sur la rive gauche, côté de Nganking et Hankéou,
celles de : Kiang-sou, 20 millions d’âmes ; Ngan-Hoeï, 20 millions
; Hou-pe, 30 millions ; sur la T i v e droite, côté Nankin et Out-
chang, celles de :■ Tché-Kiamg, 12 millions ; Kiang-si, 25 millions;
Hou-nan, 20 millions ; Koei-tcheou, 7 millions ; au-dessus, formant
le bassin supérieur, la province de Setchouen qui, à elle seule, ne
contient pas moins de 70 millions d’habitants.
Nous prenons les chiffres de Bons d’Anty, de préférence à ceux
de Reclus et de Colquhoun (China in transformation, I). De Vaulserre
porte à 39 millions la population du Kiang-sou, 381 habitants par
kilomètre carré ; à 36,500,000 celle du Nganhoei, 257 par kilomètre
carré; à 26 celle de Kiang-si (145). Il maintient à 20 celle du Hou-
nan (93) ; il réduit celle du Hou-pe à 28 millions (159), celle du Tche-
Kiang à 5 (124), et surtout celle du Setchouen à 45.
Enfin, le dernier recensement officiel, cité dans la Géographie,
15 nov. 1902, donne, en gros, les chiffres suivants : Koei-tcheou, 7 millions
; Tche-Kiang, 11 ; Hou-nan, 22 ; Kiang-sou et Ngan-Hoeï, 23 ;
Kiang-si, 26 ; Hou-pe, 35 ; Setchouen, 68. Tous ces chiffres, d’ailleurs,
nous le répétons, même ceux de la douane, ne sont que des
approximations hypothétiques. On peut s’en rendre compte si on les
compare à ceux que donne Y Almanach de Gotha pour 1902 : Koei-
tcheou, 3,400,000 (22 habitants par kilomètre carré) ; Tche-Kiang,
11.3 (29) ; Hou-nan, 20.1 (116) ; Kiang-sou, 18.3 (184) ; Ngan-
Hoeï, 18.5 (129) ; Kiang-si, 20.5 (114) ; Hou-pe, 28.3 (154) ; Setchouen,
45.2 (98).
V
PROVINCES ET VILLES DU YANG-TSE INFÉRIEUR — LE KIANG-SOU
SHANGHAI, CHIN-KI AN G ET NANKING
Si l’on veut parcourir successivement les provinces qui se présentent
des embouchures aux sources, la division par rives adoptée
par Bons d’Anty ne peut être maintenue. Certaines provinces, en
effet, comme le Kiang-sou et le Ngan-Hoei s’étendent sur les deux
rives'à la fois, et l’on commence, rive gauche, par le Kiang-sou et le
Ngan-Hoeï, mais la capitale du Kiang-sou, Nankin, et une ville
importante du Ngan-Hoeï, Wuhu, sont sur la rive droite. Il paraît
préférable, au point de vue restreint où nous nous plaçons, de diviser
le fleuve en trois régions : inférieure, moyenne, supérieure. Le Hou-pe
peut être considéré comme formant une région moyenne, du moins
au point de vue des échanges commerciaux et des voyages. C’est dans
le Hou-pe qu’est Itchang, qui ouvre la région des rapides, au-dessus
de Hankéou, vrai centre commercial du bassin.
Le Tche-Kiang et le Kiang-sou se présentent d’abord. Le Tche-
Kiang, dont la capitale est Hang-tcheou, le Quinsay de Marco Polo,
très grande ville et très commerçante (1 ,200,000 hab., sur le lac
Tahou), renferme un port important, ouvert par le traité de Nankin :
c’est Ning-po, située à 25 kilomètres de la mer, sur la rivière Yung,
qui forme estuaire en face des Chusan. Le P. Gaillard lui donne
255,000 habitants, et un chiffre d’affaires de 16,365,432 francs. Mais