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VII
RETOUR PAR CHIN-KIANG (décembre içoo).
Chin-Kiang est cet endroit qui, à l’aller, m’avait paru si
pittoresque. Il perd un peu de son charme a etre vu de
près. La concession européenne est grande comme la main,
proprette, mais sans intérêt. On n’y rencontre que deux
Français, l’un employé de troisième classe dans un petit
bureau de poste anglais, l’autre jésuite, et une douzaine
d’Anglais ou d’Allemands attachés au service des douanes
chinoises. Le quartier anglais forme une petite ville bien
tenue, avec ses rues droites et plantées d’arbres, et son bund,
promenade du tout Chin-Kiang élégant. A défaut d Européens,
trop rares dans les rues, des Chinois policemen et des
« zincs », à demi dissimulés sous l’enseigne de « store
keepers », rappellent les beautés de la civilisation. Le parc,
Victoria-Park, créé depuis quelques années seulement, ne possède
pas encore un seul arbre capable de donner de 1 ombre.
On y joue au tennis et au crocket.
Pour les amateurs de couleur locale, la ville chinoise est a
visiter. C’est une des plus chinoises, c’est-à-dire des plus sales,
que l’on puisse trouver en Chine. Au bout d’une heure, on
en sort presque malade. Bien enclose dans ses murailles,
elle ferme ses portes tous les soirs a la chute du jour, et
l ’Européen qui, par mégarde, s’y est laissé enfermer, doit,