A P P E N D IC E DE L A DEUXIÈME P A R T IE
l'instruction en chine
On sait quelle importance les Chinois attachent aux choses de l’instruction.
Leurs proverbes mêmes en témoignent : « Plus on étudie,
plus on voit que l’on ignore de choses. — Le fils d’un homme du peuple
qui étudie peut arriver aux premières charges; celui d’un dignitaire
qui ne le fait pas deviendra un homme du peuple. » (Proverbes chinois,
recueillis et mis en ordre par le P. Paul P ern y , Didot, 1869,
in-16.) La nécessité d’instruire les enfants dès l’âge le plus tendre se
conçoit dans un pays ou c’est l’instruction qui crée une différence si
profonde entre le coolie et le mandarin.
Dès le ix8 siècle, deux voyageurs arabes, Wahab et Abuzaïd,
assurent que les Chinois de toute condition apprennent à lire et à
écrire dans des écoles entretenues aux frais de l’E tat. « La Chine,
dit le P. Hue, est assurément le pays du monde où l’instruction primaire
est le plus répandue. Il n’est pas de petit village, de réunion
de quelques fermes où l’on ne rencontre un instituteur » : il enseigne
aux enfants cette politesse qui est le signe distinctif du caractère
national ; il leur apprend à écrire et à prononcer les caractères chinois,
à lire les cinq livres sacrés et les quatre livres classiques, base
immuable de toute la science des Chinois. L’auteur de La Gité chinoise,
Eug. Simon, affirme aussi qu’il, n’y a pour ainsi dire aucun
Chinois qui ne sache lire, écrire, compter et dessiner.
Il en faut rabattre. Ce n’est pas l’E tat qui élève les écoles primaires
et les subventionne. Tout le monde est libre d’ouvrir une école et d’y
envoyer ou de ne pas y envoyer ses enfants. Le plus souvent, quand
le besoin s’en fait sentir, les notables du village s’assemblent, choisissent
un local, un instituteur, qu’ils peuvent d’ailleurs révoquer, et
lui attribuent un traitement, généralement minime. Assez souvent,
l’instituteur ne vit que de redevances en nature, payées ou non
payées selon que les temps sont bons ou mauvais. Nos instituteurs