haut nous eûmes une très jolie vue sur la vallée, où abondent
les petits enclos fertiles; mais ce fut tout. Nous rentrâmes
enchantes d avoir fait une promenade émouvante, et d’avoir
un peu repassé notre latin.
Avant le déjeuner, la Marseillaise éclate : c’est l’amiral
qui arrive, accompagné de l’évêque, M?r Reynaud, et des
officiers qui n ont pas chassé le sanglier. Des catéchistes chinois,
les uns, groupés en orchestre européen, font entendre
leurs morceaux les plus entraînants pendant le repas; les
autres nous servent avec une correction parfaite. Après le
repas, Européens et Chinois jouent au ballon avec entrain.
Le départ de l’amiral est salué par plusieurs salves de nos
fusils de chasse. Mais tout n’était pas fini, car on dînait le
soir à la Mission et le dîner était suivi d’un brillant feu
d’artifice.
C’est à dix heures seulement que nous sommes revenus,
à travers les rizières, par un chemin souvent très étroit.
Dans la. nuit noire nous marchions prudemment, à la file
indienne, l’amiral en tête. Quatre lanternes chinoises éclairaient
vaguement la route. Enfin nous arrivons au port;
mais nous ne trouvons point nos canots, partis après une
longue attente, et nous sommes obligés, pour rentrer à bord,
d’éveiller des mariniers chinois qui nous ont ramenés en
sampans.
NING-PO ET L’ILE PU-TU
LES PAGODES DE L’ILE SACRÉE
Il a été fort agréable, le petit voyage de Ting-Haï à
Ning-po, sur le Ta-Kou, torpilleur pris aux Chinois. Le
temps était superbe. C’était plaisir de circuler, au moins à
quinze noeuds, parmi ces îles plus nombreuses qu’étendues et
dont plusieurs ne sont que des îlots. Avec ses forts et ses
casemates modem-style, ses batteries de quatre à cinq pièces
chacune, et la forêt de mâts que forment ses jonques, l’entrée
de la rivière Yong, qui mène à Ning-po, est curieuse à voir,
malgré ses eaux jaunâtres, qui rappellent celles du Yang-
tse; mais la rivière elle-même n’a rien de bien séduisant :
trop de tombeaux sur les rives, et trop de glacières (i) ; une
grande plaine basse, qui, d’ailleurs, semble riche; quelques
collines des deux côtés. Un croiseur chinois en bois semble
garder l’embouchure, large d’environ trois quarts de mille,
avec cinq mètres de fond au minimum de ce point jusqu’à
Ning-po, ville de 250,000 à 300,000 âmes.
L ’évêque des missions .étrangères, auteur d’un livre op-
(1J La glace accumulée dans ces dépôts est destinée à poisson, dont Ning-Po lait un grand commerce. Quant laa ucxo ntosemrvbaetaiuoxn, dcue saottnetn dseonutv eunnte doec cvaséiroitna bplreosp ivciel lapgoeusr rmetooruturnaierre sd,a nosù lel eps ayress tde’so ridgeisn em, soerutsl
endroit où ils reposeront dans la paix définitive.