assez difficile de bien reconnaître le lit du fleuve. Et l’on a pu
voir, à l’automne dernier, un vapeur de commerce paisiblement
échoué dans une rizière, au milieu des champs, à quelques
centaines de mètres du fleuve. Il attendait sans doute
avec persévérance les crues de l’année suivante. Pendant
l’automne et l’hiver, les gros bateaux peuvent encore remonter
sans difficulté jusqu’à Nankin. Mais il n’appartient
qu’aux vapeurs fluviaux de remonter au delà.
De Hankéou à Shase et Itchang, le Yang-tse est navigable
pour les vapeurs fluviaux de faible tirant d’eau et les
canonnières. A partir de ce point, on pénètre dans une région
montagneuse, semée de rapides. Seuls, alors, de petits
bâtiments à faible tirant d’eau, et doués d’une vitesse d’aù
moins 12 ou 13 noeuds (les courants sont de 20 kilomètres
à l’heure), peuvent passer outre, aller jusqu’à Tchoung-King,
la grande ville commerçante du Setchouen (4 à 500,000 habitants),
à 600 kilomètres d’Itchang (1), ou même jusqu’à
Soui-fou, à 2,700 kilomètres de la mer.
Jusqu’à ce point, qui est presque le point extrême de la
navigation sur le haut Yang-tse, les communications se font
au moyen de jonques halées à la cordelle. Longtemps
on a projeté d’établir un service régulier de vapeurs entre
Itchang et Tchoung-King. Une compagnie allemande a
tenté dernièrement l’entreprise; mais le premier vapeur, à
sa première traversée, se creva et se perdit sur une roche
au milieu des rapides. Actuellement, même lorsque leur
vitesse est supérieure à celle des rapides, les vapeurs sont
forcés de recourir au système du halage, ce qui les met à
la merci d’un accident, vite arrivé.
Ces difficultés n’ont fait que stimuler l’esprit d’initiative
plus ou moins aventureux des explorateurs, surtout, d’abord,
(1) Entre Tchoung-King et les rapides qui coupent d’Itchang il y a pourtant un grand bief de navigation asles ezfl efuavciel e.en amont
des explorateurs anglais. Ceux-ci se sont longtemps acharnés
à chercher un passage du haut Yang-îse, ou plutôt du
Kin-cha-Kiang, le fleuve au sable d’or, à leurs possessions
de l’Inde. C’est un Anglais, Archibald Little, qui a prouvé
que le fleuve est navigable au moins jusqu’à Tchoung-King.
Ces Anglais, il faut se résigner à les avoir toujours devant
soi, à condition de les avoir derrière soi ensuite.
Après un peu de temps perdu, les Français ont pris
exemple sur les Anglais. Sans parler de notre Francis Gar-
nier, envers qui la France ne se montrera jamais trop reconnaissante,
ni du négociant Dupuis, qui demeurait précisément
sous les murs d’Hanyang, ni de MM. Bonin et de
Vaulserre, dont le voyage ne date que de deux ans, le haut
fleuve fait peu à peu connaissance avec les canonnières françaises,
et le lieutenant de vaisseau Hourst, déjà connu pour
son exploration du Niger, prépare une exploration des rapides
jusqu’à Tchoung-King, où il montrera le pavillon français
(1). Qui sait si bientôt ce pavillon ne marquera pas, à
Tchoung-King ou ailleurs, le point terminus de la ligne de
chemin de fer qui descendrait par le Yunnan et se raccorderait
à la vallée du fleuve Rouge, au Tonkin et à Haï-
phong? On détournerait ainsi vers un port d’embarquement
français, et plus rapproché de la pointe de Singapour, les
marchandises de la Chine centrale, soies, thés et minerais,
au détriment de Shanghaï plus que de Hankéou, l’avenir
de Hankéou étant assuré d’avance par le chemin de fer
Pékin-Hankeou-Canton.
Rêves peut-être? Mais ce pays invite au rêve. Et puis, il
y a des réalités prochaines. Déjà plusieurs compagnies fluviales
font le service entre Shanghaï et Hankéou. Elles
portent les pavillons chinois, anglais, allemands et japonais.
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