les Anglais, dans une large concession, plus indépendante
encore que celle de Hankéou. Jadis, à la saison chaude, ils
émigraient au Japon; mais le Japon est loin, et Kouling
n’est qu’à vingt-cinq kilomètres de Kiu-Kiang. Les Russes
les serrent de près; les Français y sont un peu moins chez
eux. Tôt ou tard ils y viendront : il n’y a pas moins de 20°
de différence entre la température des rives du fleuve et celle
de la montagne.
Mais le fleuve même nous réserve des dédommagements.
Sur la rive gauche, c’est la plaine très loin, jusqu’à une
chaîne de collines basses qui dessine, à distance, les sinuosités
du Yang-tse. A droite, le massif montagneux se
rapproche du fleuve, dont le cours, ici des plus rapides,
bat le pied de falaises escarpées. Les. plus remarquables
sont celles du « Petit Orphelin » et de Matung.
Le « Petit orphelin » est une aiguille rocailleuse de
60 mètres environ, fichée au milieu du fleuve. Dans ses
enfoncements et sur ses aspérités poussent des arbres et s’accrochent
des pagodes : il y a là une bonzerie où, certes, le
bruit du monde n’importune. pas les solitaires. De longs
et raides escaliers, taillés dans le roc, y montent en serpentant,
cachés à demi sous les feuilles: Le contraste de cette
aiguille isolée avec la vaste plaine voisine, sa structure singulière,
en font un spectacle impressionnant. C’est la chinoiserie
rêvée pour décor dé porcelaine ou de laque (i)¡ Quant
au « Grand Orphelin », coiffé d’une tour d’où l’on doit em-
(l) Dans son Voyage en Orient, le prince Ouktomsky monie de lignes de cette île minuscule, mais vraiment mvearnveteil lle’euxseq.u i«s eE lhlea ra
dsae lpéêgcehneduer’ sE laleu raauirta iétt éj aielnlig ldouu tsieei np daers lfalo ttse mà pl’êetned. rUoint mjeêumnee oeùn ufannet ,f aampirlèles taivooni rp oluptutléa iprleu as elomnbgetellmi lpèss qduétea itlosu ds el essa afiunt.r eLse, rpoécrhite ré dgea lgemraennitt. pLrè’ism daugqiuneal
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tout le lac et le fleuve, on ne peut que l’entrevoir au
loin, quand on passe devant l’émissaire du Poyang, dont il
ferme l’horizon.
Sur les falaises de Matung, le spectacle est tout autre :
pagodes et kiosques religieux y sont remplacés par des
barbettes circulaires armées de canons à tir rapide. Le « génie
militaire » chinois les a juchés là-haut, sur des pitons
•auxquels, seuls, donnent accès des sentiers de chèvres.
De là ils commandent le passage, et les bâtiments qui
remonteraient le fleuve ne passeraient pas impunément sous
leur tir.