déjeuné, dans le train, de façon succulente et rèlativement
économique.
Pékin ! A deux heures et demie, nous traversons la mu*
raille sud de la ville chinoise par une brèche pratiquée pour
faire passer le chemin de fer. Bientôt il fera, ce chemin de
fer, le tour de la ville chinoise, pour aboutir à la muraille qui
la sépare de la ville tartare (i), à dix minutes des Légations.
Il a l’air bien modeste aujourd’hui; mais, rien que
pour avoir pénétré par cette brèche, il a changé bien des
choses. A la gare de Pékin, ou plutôt au débarcadère, dans
un pêle-mele de soldats de tous pays, Sicard m’attendait.
Apres avoir pris un pousse-pousse pour mes bagages et
un autre pour moi, nous remontons, dans la direction sud-
nord, une grande avenue qui partage en deux la ville chinoise,
et se continue dans la ville tartare, pour aboutir, vers
le milieu, au palais impérial.
Si l’on jette les yeux sur un plan de Pékin, on s’en aperçoit
aussitôt, ce qui est particulier à cette ville, c’est la régularité
de sa construction, et c’est la largeur de ses avenues.
Toutes les autres villes chinoises ont poussé n’importe comment
: les rues y sont larges comme des ruelles de faubourg
en France, et droites comme les replis d’un reptile. A Pékin,
de belles avenues, semblables à celles dé l’Observatoire, traversent
la ville d’un bout à l’autre. Seulement, le centre
de ces voies spacieuses, que bordent des maisons trop
souvent rachitiques, est occupé par une mare de boue opulente,
qui, par le beau temps, se transforme en un vrai matelas
de poussière; et les bas-côtés sont pris .par des étalages
chinois, d’ailleurs curieux, par des cuisiniers ou des barbiers
en plein vent. On passe où l’on peut passer; les roues
s enfoncent jusqu’à l’essieu; l’homme qui traîne le pousse- PéMn-ia vme chinoise’ia 4 tartare «*