vent. Partout de l’eau! Sans parler du Yang-tse, dont la largeur
ici est de près de deux lieues, ni des sources qui jaillis-
lissent des montagnes, Kiu-Kiang (la ville des Neuf Rivières)
est flanquée de deux lacs, à demi couverts de plantes
aquatiques, rendez-vous des oiseaux de mer ou de marais, et
paradis des tortues; et, plus à l’est, en continuant la descente
du fleuve, on rencontre, à droite, l’émissaire du lac
Poyang, dont l’étendue, considérable à l’époque des basses
eaux, est doublée à l’époque des hautes eaux, c’est-à-dire
de la belle saison. En ce moment, ce doit être une véritable
mer intérieure.
Quelques-uns vont jusqu’à lui donner plus de cent lieues
de circuit; mais les chiffres doivent sensiblement varier
d’une , saison à l’autre, pour la largeur surtout. Normalement
il semble avoir de trente-cinq à quarante lieues de
longueur. Il a ses tempêtes, ses oiseaux de mer et ses marsouins.
Passant si près de lui, nous regrettons vivement
de ne pouvoir vérifier par nous-mêmes ce qu’on nous a dit
de ses rochers de granit et de ses pêcheries. S’il est vrai
que, sur ses bords, la seule fabrication de la porcelaine occupe
encore près d’un million d’ouvriers, quel avenir lui est
promis lorsque les bâteaux à vapeur auront enfin le droit
de profaner ses eaux! De là vient déjà la plus fine pâte de
kaolin : Kao-ling est le nom d’une ville de la région du
Poyang. Par là passent les produits du Hou-nan, dont les
richesses, surtout minières, commencent à peine à être connues.
Un autre regret se fait jour quand nos yeux se tournent
vers les monts Liu-chan (monts de la Mule), où le sanatorium
européen de Kouling se cache dans les arbres, à plus
de mille mètres d’altitude (i). Là, régnent les Américains et
(1) C’est de là que l’abbé David, il y a plus de trente ans,lies et les golies du Poyang, que les barques, dlt-U, mettent h uciot notuem dpixla jiot ulerss pour traverser dans toute sa longueur