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TING-HAI — LES MISSIONS — UNE CHASSE AU SANGLIER
Dès notre arrivée à Ting-Haï, capitale de la grande Chu-
san, ville de plus de 230,000 âmes, située à 1 kilomètre de
la mer, le mandarin militaire qui commande les forts nous
a rendu visite et a mis des chevaux à la disposition des officiers
qui en désireraient. A son tour, il nous a reçus dans
son yamen, et, pendant qu’on préparait les chevaux, il nous,
a offert des cigares et du vermout Turin dans des verres à
liqueur. Nous avons avec lui une longue conversation en
anglais; il nous montre sa chambre, ses photographies, dont
plusieurs d’officiers anglais ou allemands, enfin nous présente
son fils qui, à six ans, fait l’exercice du fusil avec une
raideur tout allemande... ou japonaise. Il assure que l’île
possède 3,000 hommes de troupes et 45 canons. En réalité,
il dispose de quelques canons Armstrong et de vieilles
pièces à bouche, incapables de rendre des services.
Après avoir pris congé du mandarin, nous enfourchons
nos chevaux, si ces bêtes étranges méritent ce nom; et,
conduits par quelques soldats chinois déguenillés, nous
nous dirigeons vers la ville. A droite, nous longeons une
muraille où se voient quelques canons, pas plus redoutables
que ceux des forts, mais l’on assure qu’il y a quelques fougasses;
à gauche, s’étendent des rizières et une campagne