nombreux officiers français et étrangers assistaient à cette
opération. Quarante secondes après que les sapeurs eurent
mis le feu aux poudres, la muraille sautait, projetant au loin,
avec une immense gerbe de feu, des pierres qui allèrent tomber
à près de trois cents mètres de là. La tranchée était ouverte.
Nous nous souvenions alors du siège sans amertume :
ceci sortait de cela.
VII
RÉCITS DE PÉKIN — EXCURSION A L A GRANDE MURAILLE
ET AU X TOMBEAUX DES MING, PRÈS DE PÉKIN
On ne va pas encore en tramway à la Grande Muradle :
c’est une grosse affaire qui demande a etre longuement
mûrie. Quand, un matin de septembre, avant le jour, nous
nous tenions prêts, trois compagnons et moi, à tenter cette
promenade, nous avions, dès. longtemps, réglé nos préparatifs
et composé notre escorte : nous emmenions avec nous
un soldat parlant correctement le chinois, interprète désigné;
deux mafous, palefreniers chinois, un cuisinier, deux boys,
deux charretiers, quatre mulets attelés à deux charrettes qui
transportaient nos vivres, nos vêtements de rechange, notre
literie même,
Il fallait voir cette caravane; mais elle était plus imposante
que rapide. Bientôt, émoustillés par un beau soleil de
septembre, nous prenons les devants; les voitures suivent
de loin; désormais nous ne les verrons plus, chaque jour,
qu’au départ, le matin, et, le soir, à 'l ’arrivée au gîte. Plusieurs
d’entre nous connaissaient mal Pékin : nous longeons
donc au pas le Palais d’hiver, le Mei-chan (c’est la délicieuse
montagne de charbon), la tour de la Cloche et la tour
des Tambours. C’est la route la plus longue, avec un grand
détour au nord.