le soir, entre cinq et sept heures, on écoute la musique au
jardin botanique; ou bien l’on fait le « tour de ville »
à travers les rizières coupées de canaux; tout Saigon s’évade
à cette! heure pour respirer quelque souffle quelque part.
Après le dîner, si l’on cherche la fraîcheur, on peut la
trouver, plusieurs fois par semaine, dans un élégant petit
théâtre, qui eût été pour Sarcey un lieu de délices.
Nous avons visité le palais du gouvernement .• il est d’un
style composite. A notre tour, nous avons reçu la visite du
gouverneur Doumer, qui a parcouru le Charrier de haut en
bas. La vraie beauté de la ville, ce n’est pas le trop bel
ensemble de ses services administratifs, ni sa . cathédrale
récente, qui en est l’unique et assez médiocre monument, ni
ses docks, ni ses larges avenues, ce sont ses jardins. Ville
attirante, mais climat humide et mou, qui, à la longue,
énerve. Déjà, je m’y endors. Je n’ai pas même visité, dans
la banlieue, Cholon, entrepôt des riz de la Cochinchine, but
d excursion pour tout voyageur qui se respecte. C’est là que
résidait Francis Garnier avant son exploration du haut
Mékong et du haut Yang-tse.
Il est temps que la mer nous reprenne : nous repartons
dans quelques jours, cette fois pour la vraie Chine, et nous
verrons ce grand Yang-tse, auquel je ne puis m’empêcher de
songer sur la rivière de Saigon, dans cette région qui est
celle du Mékong, sorti des mêmes plateaux inaccessibles
que le Yang-tse.
SHANGHAI (août-octobre) —^ LES FEMMES CHINOISES
L’ANGLETERRE ET LA FRANCE
Eh ! oui, elles existent; les Chinoises aux tout petits moignons
de pieds : elles ont même l’air fort a leur aise, soit
assises de chaque côté de la roue des brouettes qui servent
de voitures publiques (i), sur une banquette d’où pend un
étrier en corde, soit dans la rue, quand elles usent de leurs
bras comme de balanciers, avec ce dandinement que leurs
fiancés, s’ils sont galants, comparent au balancement du
saule agité par la brise.
Tout enfants, elles sont habituées à marcher ainsi, pour
ainsi dire, sur le pouce, car les autres doigts sont ramenés
avec soin sous la plante des pieds par des bandelettes qui
les compriment; et l’on obtient ainsi de petits chefs-d oeuvre
de raccourci qui ont dix centimètres de longueur (2). C est
le grand genre, et plus on y triomphe, plus on a chance de
trouver un placement avantageux.
(i) Il y. a des brouettes relativement confortables,vante les bonnes conditions statiques : « De chaque cô téd odnet laM r. oudee , Cquoiu recsyt tlerè sv ohyaaugeteu,r , soetn ts uarj uls’atéuetsr e doenu xp llaacreg else s beafnfeqtus.e tDteesu ; x shuorm lm'uense ,m es titnesntta lelen lmao suovuelmèveen t ect eltate psoinugssuel ièsruei vmanatc hlien em. oLd’eu ne ularo ptiéreen .a vQecu eulqnuee fcooisr,d eq ;u a1 nadu trlee
vent est bon, ils y ajoutent un mât et une voile. »' ' ■ (i) « Au moyen de massages et d'un bandage que l’on serre progressive