mais de quelle irrémédiable décadence nous avions cru être
les témoins !
A plus forte raison, les milices recrutées selon le caprice
des vice-rois, celles qu’on appelle les « milices des '
Yamens », ou les « Camps Verts », et, près d’elles, les
troupes des « Braves » nous avaient fait sourire. Leves dans
la province, condamnés à ne pas la quitter, les soldats des
milices sont moins qu’une garde nationale. Nous n’avons
peut-être pas accordé toute l’attention qu’ils méritaient à ces
a Braves » qui sont, au contraire, des troupes mobiles, susceptibles
d’être envoyées, à la réquisition du pouvoir central,
là où leur appoint est nécessaire (x). Mais ils ont par trop l’air
des farouches et inoffensifs matamores de la vieille comédie.
Provinciales ou non, les troùpes du vice-roi d’Out-
chang sont visiblement d’une autre pâte. Et cette constatation
nous touche d’autant plus que nous nous souvenons de
la flotte chinoise nouveau style, entrevue sur le bas Yang-tse.
De bons marins, ce pays extraordinairement aquatique en
fournirait, certes, plus encore que de bons soldats.
Un « train » de canards qui passe interrompt ces méditations
pessimistes; ils défilent bien aussi, a leur maniere : un
peu de flottement toutefois dans les rangs !
(1) Voyez P Dabky Organisation militaire des Chinois, Pion, 1859, ln-8°.
Aux nages 205-206, il y est parlé déjà des soldats des Contenson, l deux « Hou » ; G. be ’Art militaire et la diplomatie des Chinois d ’après leurs auteurs
classiques, Pion, 1885, in-8® ; surtout le général F re t, l'Armée chinoise,
ancienne, nouvelle et dans l’avenir. Hachette, 1903.
IX
UN BAL A H A N K E O U ilf LA POLICE CHINOISE — HANYANG
Si j ’étais reporter, je dirais que la fête donnée à bord du
Charrier à la colonie européenne de Hankéou, a obtenu un
franc succès. Le matin, nous étions peu rassurés : il pleuvait,
et déjà l’on songeait à ne recevoir les invités qu’à l’hôtel.
Mais, vers onze heures, le temps s’est mis au beau. En dépit
de l’orage, notre pont était assez bien décoré. Par surcroît
de bonheur, le vaisseau-amiral autrichien Maria-Theresia,
arrivé dans la matinée, nous avait prêté son excellente musique.
On a beaucoup dansé : une quinzaine de danseuses, qui
étaient là, ne sont guère restées sur leurs chaises. Quelles
danseuses, direz-vous peut-être ? Eh ! mais, les officiers autrichiens,
qui, pour la première fois, remontaient le Yang-tse,
ne cachaient pas leur surprise d’en trouver d’aussi nombreuses,
et d’aussi jeunes, et d’aussi jolies, à douze cents kilomètres
dans l’intérieur de la Chine. Quant aux deux fils du
vice-roi Tcheng-Tche-Tong, leur surprise a été d’autre nature
: ils ne voulaient pas croire que ces danseuses ne fussent
pas payées, et dansassent, avec cette ardeur, pour leur plaisir
(i). La fête, d’ailleurs, nous a coûté 6oo dollars, soit à
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reçue partout? *