Leur gauche allure d’oiseaux captifs peut attendrir des
Français qui se souviennent des Françaises au pied léger;
c’est pourtant un procédé commode pour garder toujours sa
femme à portée de la main. Le petit soulier brodé est à
demi recouvert par une étoffe brodée aussi; mais on m’assure
qu’attacher les yeux sur ce petit bout de pied est une
suprême inconvenance.
Du reste, il ne faut jamais parler aux Chinois de leurs
femmes. Filles, elles vivent à l’écart de leurs frères (mais
qui est-ce qui fait donc leur éducation?); femmes, elles
s’abstiennent de paraître aux réceptions de tout genre. Mais
elles usent largement du droit qu’on leur laisse de bavarder
entre elles, et de cultiver les « arts d’agrément' » inévitables
sous toutes les latitudes : un peu de peinture, un peu
de musique, la guitare, — pas de piano! Et quels noms
charmants elles reçoivent ! Fleur-de-jasmin, Nénuphar-d’automne,
Pierre-précieuse ! Il y en a pour les femmes pratiques
comme pour les femmes romanesques.
On voit peu de Chinoises dans les rues; mais les Chinois
y fourmillent .- tous ces hommes aux longues tresses et aux
grands éventails ont une physionomie très pacifique, mais
très intelligente. On ne fera jamais d’eux des soldats ; mais
ils sont nés diplomates.
Si l’on venait ici sans être au courant des choses, on conjecturerait,
d’après les conversations, que l’Angleterre seule
et les intérêts anglais sont en jeu. Les vaisseaux anglais
n’ont pu remonter la rivière de Shanghaï, et sont mouillés
ment, les petits orteils et toute la partie externe du métatarse sous le pied, la concavité de la plante s’exagère et le poids du éctoarnpts rreepploiésse fsourrm lee rg lreo sp ioerdt enila teut rseul re ln’e cxet ré« mniétné udpuh atarl odn’o r: i»l qfuaiu, t ddeepsu aisn nbéieens pdoesu rs itèrcalness,
caractérise la beauté féminine. » (Maurice Courant, En Chine, moeurs et
innes tsitountti opnosi,n th oamstmreeins teest àfa ictes , sAuplepalinc,e .1 9A01u, rine-s8te°.,) TLcehse nfge-mKmi-eTso nmga n(dchoues Les Chincohiisn
opiesien tms apracrh ee,u xc-omuêrtm mesê, mCea, lmauasnsni, Lbiéevny ,q 1u8e8 4l,è sin -a1u8t)r eass.sure que la femme
à l’embouchure, en face de forts chinois bien défendus, mais
qui n’attaquent pas et qu’on n’attaque pas. A Shanghaï
même, la France n’a, en dehors du Charner, que le croiseur
le Pascal, et une canonnière. Les Anglais, dont les forces
sont très supérieures, débarqueront-ils ou ne débarqueront-ils
pas leurs troupes? S’il les débarquent, que feront les Français
?
Quand on a causé avec quelques vieux Français de Shanghaï,
cette constante préoccupation s’explique. Les Français
sont établis à Shanghaï depuis cinquante ans; mais leur premier
établissement a été longtemps très précaire. Les Anglais
y sont établis depuis une soixantaine d’années, et, tout
de suite, ils s’y sont sentis chez eux. Très vite, ils ont
dit : « Cette ville est à nous, » et ensuite : « Ce fleuve doit
être à nous. » Ce fleuve, ce n’est pas le Whang-pou, le
« fleuve aux eaux jaunes », où se jette le ruisseau qui sépare
leur concession de la nôtre. C’est le Fleuve bleu, le Yang-tse,
qui, d’ailleurs, lui-même est jaune. Tout le long de ses bords,
ils ont semé de petites stations où les fameux « intérêts britanniques
» sont soignés avec amour. Les plus sincères déclarent
que leur zone d’action s’étend à tout le bassin du
Yang-tse; environ 200 millions d’habitants. Excusez du
peu !
Même ils ont pu croire un moment que, par le Haut-Fleuve
et le Tibet, d’où le fleuve descend, ils iraient rejoindre leur
empire de l’Hindoustan. Mais les montagnes de là-haut ont
manqué de complaisance : elles n’ont pas laissé passer les
ingénieurs de Sa Gracieuse Majesté. Nous, au contraire, par
le Tonkin français et le Yunnan chinois, nous pouvons espérer
d’atteindre le Yang-tse tôt ou tard. A qui sera le Yang-
tse? c’est la grande question qui se pose déjà; et voilà pourquoi
les colonies européennes de Shanghaï, bien que réunies
par la crainte du danger commun, se surveillent mutuelle