parce qu’ils aiment la science et la vérité pour elles-mêmes. Voilà ce
qui ne se voit point et peut-être ne se verra jamais en Chine : de la
science les Chinois ne comprennent guère .que les applications pratiques,
comme de la vie ils ne comprennent, que la vie en société ; la
noble curiosité du savant qui se passionne pour une idée n’est pas
leur fait. Il n’est donc pas étonnant que leur enseignement et leurs
examens ne soient qu’en façade. TROISIEME PARTIE
Second voyage sur le Yang-Tse.
De Ning-Po à Hankéou.
LES ILES CHUSAN (avril rçoi)
Partis de Shanghaï jeudi, nous avons passé la matinée
du vendredi saint à Woosung, en face de l’embouchure du
Whang-pou, qui donne elle-même sur l’embouchure du
Yang-tse, reconnaissable à ses eaux jaunes. Vendredi soir,
nous avons mouillé aux îles Chusan, près du feu de Vul-
cano. Samedi, très intéressant voyage à travers cet archipel,
au sud.
Dans la grande Chusan, qui n’a pas moins de vingt lieues
de tour, à Ting-Haï, j ’ai fait, par un temps magnifique, une
partie de chasse délicieuse, en compagnie de Blanc et de
Winter, enseignes de vaisseau. Du côté opposé à la ville, à
gauche du débarcadère, nous avons suivi une vallée qui s’enfonce
assez profondément dans les terres, parmi des rizières
très fraîches. Après avoir pataugé dans la boue et tiré de
trop loin des coups de fusil inutiles sur des oiseaux trop