dont 1 achèvement ne serait pas proche, si l’accord de toutes
les bonnes volontés n’avait été réalisé pleinement (i). Ce
quai symbolique, bâti en pierres de taille, est élevé d’une
dizaine de métrés au-dessus du niveau moyen des eaux, car
il faut se défier du Kiang : grossi par certaines crues plus
fortes, ib a souvent rendu navigables les rues de Hankéou,
d autant plus facilement que cette ville est bâtie dans une
plaine basse.
A 1 origine, quand, il y a cinq ans, une concession avait
été ouverte aux Français, ils avaient obtenu six cents mètres
de longueur de quai; mais ils en ont cédé la moitié, naïvement
peut-être, sans aucune réciprocité, en tout cas, à leurs
bons amis les Russes. La chose s’est faite lors du voyage
du président Félix Faure à Saint-Pétersbourg. Les petits
cadeaux entretiennent les grandes alliances. Commencé il
y a deux ans, le quai, ainsi réduit, est presque terminé.
En vérité ç’a été « une chose très bien » que cette inauguration
(17 mai). Ce quai « de France », si loin de la France,
ces vingt et un coups de canon qui saluent la prise de possession
définitive de cette terre chinoise par le drapeau français,
cette lourde pierre, où l’on a gravé une inscription commémorative^,
et qui descend lentement, suspendue à une poulie,
avant d’être placée et scellée, pendant que trois mandarins
impassibles la regardent descendre, cela rend grave... pour
un moment. L ’amiral Bayle a prononcé un discours auquel.
le consul a répondu. Il y avait là tous les consuls étrangers,
beaucoup de membres des colonies russe, belge et suisse (il
y a un certain nombre de Suisses à Hankéou), plus quelques
vme deTChlneeU 0n o f r I f PaSSage à Hankeou ont constaté nallté et concitoyens ont le mieux conscience de qlueeu rc 'neasttl ola
notre colonie do w f ,v ule de toutes les colonies françaises de Chine
un centre de réunion T & COncesslon un oevcle fort bien % Journaux et de revues, et formant Hankéou.) apprécié. » (Amaury, Quelques notes sur le port de
officiers allemands ou anglais des stationnaires. Ensuite,
comme par hasard, des flots de champagne ont coulé.
Le « clou » de la cérémonie, au moins pour les spectateurs
indigènes, ç’a été le défilé des compagnies de débarquement
du Chaîner et de la Décidée, sapeurs en tête, canons en
queue, à travers les rues de la concession française. Le défilé
a été réussi, et l’effet ne semble pas avoir été manqué. Il ne
s’agit plus que de faire servir à quelque chose ce beau quai
dont le souvenir du Charner est maintenant inséparable.
Puissent de nombreux cargos français y accoster!
Le lendemain, vendredi 18 mai, malgré la lourde chaleur,
un bal nous a été offert par la colonie française dans le
Victoria Hall, salle des fêtes de la concession, anglaise. Ce
bal a provoqué, chez les officiers allemands, de véritables
transports d’enthousiasme pour le « goût » français et
l’amabilité française. Il a plus transporté encore les officiers
japonais, qui en sont sortis dans un état digne d une sympathie
émue. Un cotillon a été conduit, non sans distinction,
par un aspirant de la Décidée et par Mme Diamanti, femme
d’un des gros bonnets du chemin de fer. Nous avons eu un
souper, par petites tables, et un second souper, entre garçons,
vers cinq heures du matin.
Le samedi soir, on a illuminé tous les bateaux, même
étrangers, et l’on a tiré un feu d’artifice avec un succès
complet, malgré un vent assez violent, qui mettait le , feu
aux lanternes dites vénitiennes du quai. Dimanche, nous
avons reçu à bord les colonies française et belge, et cela
n’a pu se passer sans quelques tours de valse sur le pont.
Il faut se défier ici de la température : il y a huit jours,
nous avions 3 2° à l’ombre, et nous étions en blanc, avec
le casque colonial; aujourd’hui, 15°, et tout le monde en vêtements
de laine, tant est pénétrante l’humidité qui nous enveloppe.
Dans la même journée, nous avons passé de 28° à 16.