bien cultivée. A travers un faubourg large et long, nous
entrons dans la ville murée ( i) qu’entoure un canal d’eau
sale, par où les barques venues du continent pénètrent au
coeur de la ville.
A la Mission, nous sommes reçus par un père lazariste italien.
Il nous fait visiter l’orphelinat des soeurs de Saint-
Vincent de Paul, dont quatre sont Françaises, deux Chinoises,
une Macaïste. Il y a là deux à trois cents orphelines : nous
admirons l’adresse avec laquelle ces fillettes brodent des
dentelles qu’on vend un peu partout, même en Europe. Peu
jolies en général, ces petites orphelines chinoises sont d’une
propreté et d’une sagesse exemplaires. Quand elles ont atteint
l’âge de dix-huit ans, elles sont très recherchées par les
jeunes Chinois pour leurs habitudes d’ordre, de travail, d’économie.
L ’infirmerie comprend deux parties : une réservée aux
femmes, une autre où sont soignés tous les Chinois qui se
présentent, notamment les fumeurs d’opium capables encore
de se corriger. Nous en pourrons voir autant à Ning-Po.
Mais, à Ning-Po, les soeurs admettent des païennes comme
externes, tandis qu’à Ting-Haï toutes leurs élèves sont
catholiques.
C’est à Ting-Haï que nous eûmes l’occasion de faire une
chasse à jamais mémorable. Un sanglier avait, les jours
précédents, fait irruption dans le village, enfonçant les
barrières, brisant les portes, affolant toute la population
sur son passage. D’où venait-il ? On ne le savait pas. Où se
cachait-il depuis qu’il avait si désagréablement manifesté
sa présence? On croyait le savoir. Pas un seul indigène ne
s’était senti le courage de le combattre quand il avait paru,
ni d’aller ensuite le déranger dans sa bauge. Qui sait? ce
(1) « La ville de Ting-Haï, écrit Jurien de la Gravière, est mètre de la mer. Les murailles qui l’entourent sont peu éléelvoéigens.é eD du’ ucnô tké ildou
dnoomrdi-noéuee spta, r luan ev icllhea, înaes sdisee c oslulirn els’e qmup’elamcbermasesnet edn’ upnar tmie alrea misu rd eds’esénccheéin, tee.s »t
pouvait être quelque mauvais esprit. Impuni, le monstre ré-
gnait sur le pays en vrai mandarin. Au cours d’une visite
qu’il fit à bord, le missionnaire narra les faits, et invoqua
notre secours. On convint que, le lendemain matin, les officiers
libres se rendraient au séminaire, munis de toutes
les armes de chasse qu’un bateau sérieux peut contenir,
et qu’avant le déjeuner, on pousserait au monstre.
Le séminaire se trouve au fond d’une vallée bien cultivée,
semée de quelques bois, et nous avons le plaisir, rarement
goûté en Chine, d’y voir courir un ruisseau d’eau claire.
Quelques catéchistes chinois nous conduisent sur le terrain
de chasse. Ils sont très gentils et très intelligents; mais ils
croient se faire mieux entendre de nous en nous parlant
un latin dont la pureté ferait le désespoir de nos bacheliers
: Cave ne cadas... Asperius, sed brevius per collent
iter... Comprimite gressum : jam immanis aderit bellua.
Quelques-uns d’entre nous seulement ont soutenu avec aisance
cet entretien. En Extrême-Orient, les jésuites apprennent
le français à tous leurs élèves; il n’en est pas de
même des lazaristes.
Cependant la grosse bête, point si grosse bête, en vérité,
ne se montra point. Avait-elle flairé l’attaque? ou bien ce
sanglier patriote attendait-il, pour reprendre ses petits exercices,
que l’étranger ne profanât plus Ting-Haï ( i)? Toujours
est-il que le seul événement de cette matinée fut l’escalade
d’une colline presque à pic, située à deux kilomètres
du séminaire, dans un fouillis de ronces et d’arbustes. D en
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on se garde bien de s’y rendre. »