ricains : « Je désirerais votre canon pour une demi-journée,
afin de reprendre la porte... s
Depuis peu, le Peï-fjo est pris par les glaces, et beaucoup
de fournisseurs chinois, qui n’ont pas terminé leurs livraisons
à la flotte, se lamentent. L ’un d’eux, qui a la bosse de
l’audace, va jusqu’à réclamer des dommages et intérêts
énormes pour son bateau emprisonné dans les glaces. D’autre
part, le vapeur le Wertchow, que nous avions affrété pour
Takou, nous ést revenu assez mal en point et ses armateurs
sont exigeants : cette affaire et quelques autres me
prennent tout entier.
Un enseigne, revenant de Hankéou, nous raconte que
l’on s’amuse beaucoup dans cette grande petite ville, où,
dans les concessions européennes, les étrangers sont obligés
de se voir. Il a assisté à une course de chevaux pour marins
des armées internationales : 33 chevaux ont couru,
montés par des mathurins de toute origine. C’est un marin
breton de la Surprise qui est arrivé le premier; le second
était un Allemand. Le premier Anglais, et il y en avait
11 pour 8 français, ne s’est classé qu’au septième rang. On
a porté en triomphe le Plougastel : il n’a opposé qu’une
molle résistance, car, après la course, il avait vidé coup
sur coup seize coupes de champagne.
Précisément, j ’ai acheté une peinture chinoise représentant
ce port de Hankéou il y a cent cinquante ans (1). C’est
un document saisissant : il montre qu’à cette époque Hankéou
existait à peine à l’ombre de Hanyang, qui, de l’autre
côté du Han, n’est plus aujourd’hui qu’une ville administrative,
éclipsée par Hankéou grandissant, presque morte.
Les nuits sont fraîches : 30 au-dessous de o; mais, le jour,
nous jouissons d’une température moyenne de France.....
(1) Voir à la page 97.