de 80 à 100 mètres, une profondeur minimum de 9 mètres en
tête et de 16 mètres à la sortie. Le courant y est de 5 noeuds
environ. Le seul point à noter pour ce rapide est une sensible
augmentation du courant, sans toutefois que cette augmentation
soit insurmontable;
Le Siao-Kong-ling-t’an présente une difficulté plus grande,
par suite de l’existence d’une roche dont la position n’a pas
été exactement déterminée. Le vapeur allemand Souishiang,
appartenant à M. Rickmers, de Brème, s’y est perdu le 27 décembre
1900, lors de son premier voyage de Itchang à
Tchoung-King. Mais le P. Chevalier maintient l’existence
d’une passe entre cette roche et la rive gauche. De plus, il dit
que lorsque les eaux ont monté de deux mètres, la passe est
entièrement saine;
Le Sin-t’an, ou nouveau rapide de Koei-tcheou, situé à
10 kilomètres au-dessous de Koei-tcheou dans le Hou-pe,
entre les gorges de Mitsang, en amont, et de Nieou-Kan-
ma-fei, en aval. Au sortir des gorges de Mitsang, le lit du
fleuve est barré par un certain nombre de roches, dont sept
émergent au niveau des plus basses eaux; un groupe de six
roches laisse une passe entre lui et la rive droite; une septième
émerge au milieu du lit du fleuve. Il y a ainsi deux
passes, l’une sur la rive droite, où le courant est faible,
l’autre sur la rive gauche, qui n’est pas praticable. Entre le
groupe de six roches et la roche isolée existe une troisième
passe, où le courant est fort, mais sans violence, semblable
à la veine qui s’échappe d’uné large vanne.
Ce rapide jouit chez les Chinois d’une réputation aussi
mauvaise que son homonyme de Yun-Yang-Hien. Les jonques
qui le remontent en suivant l’une ou 1 autre rive, naviguent
dans une eau obstruée de cailloux, et, a chaque pointe qu il
leur faut franchir, elles risquent, étant prises par le courant,
de venir s’y briser.
Le T-t’an est de formation tout autre. Sur la rive gauche
du fleuve se trouve un large banc de cailloux amoncelés à
l’embouchure d’un torrent. Ce cône de déjection est ici
coupé en tronc de cône par une surface presque plane, avec
une légère pente vers le sud. Le courant prend dans ce
rapide une direction oblique à la direction générale du
fleuve, allant de la rive gauche à la rive droite. Le passage
est très dangereux pour les jonques, obligées de se faire
haler par des traîneurs situés sur la rive gauche, à 300 mètres
de distance environ;
Enfin, le Sin-t’an, ou nouveau rapide de Yun-Yang-hien.
Le Yang-tse, en arrivant à Pan-touo, se dirige vers le sud-est.
Là il se heurte à une longue chaîne de montagnes qui le
rejette vers le nord-est, et la rive droite devient alors rive
concave. C’est donc elle que les eaux devraient affouiller. Or,
il en est tout autrement : elle est recouverte de sable, d’où
émergent d’énormes rochers. On doit conclure de cette anomalie
que les roches qui émergent font partie d’un banc de
consistance trop dure pour être entamé, tandis que la rive
gauche, formée de grès plus friables, a été plus facilement
rongée par le fleuve et par les pluies. A l’endroit même
du Sin-t’an, la bande rocheuse s’avance dans le fleuve et se
dresse à une hauteur de 20 mètres au-dessus de l’étiage...
A la tête, en amont du banc de roches de la rive droite,
une autre bande rocheuse prend naissance, traverse le fleuve
en biais et vient rejoindre la rive gauche à la pointe formée
par les terres éboulées. Elle n’apparaît qu’en deux points,
l’un proche de la rive droite, l’autre à peu près au milieu
du fleuve. L ’aspect est alors celui d’une chute d’eau pardessus
un barrage. La différence de niveau maximum est
de 2m,40. De plus, il existe, sur la rive gauche, un large tourbillon
situé au-dessous de la pointe formée par l’eboule-
ment. Mais ce tourbillon, dangereux pour les jonques dont