idéal. Tout cela va partir pour Hanoï, et, paraît-il, y rester.
Tant pis pour Saïgon, Mais tant mieux pour l’école!...
Port-Sàid, 31 octobre. — Nous avons reçu l’ordre d’attendre
à Port-Saïd. Les affaires franco-turques iraient-elles
plus mal ? La F rance se deciderait-elle a une action énergique?
Ce ne serait pas banal de revenir de Chine pour
•faire la guerre aux Turcs. Vraiment, pour nous, la compensation
serait légitime. Après avoir vainement parade sous les
yeux malins des Chinois aux tresses pendantes, nous caresserions
volontiers quelques, têtes coiffées du turban. S il ne
s’agit que d’une démonstration, volontiers nous nous promènerions
entre les Cyclades. De la, nécessairement, Constantinople
nous appelle, et de Constantinople... Mais attendons
la ûn...
3 novembre. — Il faut renoncer aux rêves de bataille dans
les eaux turques, autour des îles grecques. Hier, nous avons
été invités à partir directement pour Toulon, où nous entrerons
en rade le vendredi 8 novembre, dans la matinée. A llons,
quoiqu’on soit exposé à y rencontrer sa famille, la
France a du bon. Et je crois bien que je reverrai sans déplaisir
même la Seine, ce médiocre arroyo, que je prenais
pour un fleuve, quand je n’avais pas vu le Yang-tse.
A P P E N D IC E DE L A Q U A T R IÈM E P A R T IE
l ’é c o l e f r a n ç a i s e d ’e x t r ê m e -o r i e n t
L’Ecole française d’Extrême-Orient a été créée le 15 décembre 1898,
par M. Doumer, gouverneur général de l’Indo-Chine et définitivement
constituée par un décret présidentiel du 26 février 1901. On en
peut étudier l’organisation dans le rapport de M. Doumer (Situation
de l’Indo-Chine, Schneider. Hanoï, 1902, in-4°, p. 104-107) et surtout
dans la note annexée à ce rapport (p. 465-475), rédigée par le directeur
de l’Ecole, M. Einot, directeur adjoint à l’Ecole des Hautes-
Etudes, et complétée par M. Eoucher, maître de conférences à l’Ecole
des Hautes-Etudes, chargé, en 1901, de suppléer M. Einot.
En tan t qu’établissement scientifique, l’Ecole a un double objet :
travailler à l’exploration archéologique et philologique de la presqu’île
indo-chinoise, et contribuer à l’étude érudite des régions et
des civilisations voisines. Son but est donc moins l’enseignement que
la pratique : toutefois, il y a déjà été institué un cours de chinois.
En tan t que service administratif, elle veille à la conservation des
antiquités indo-chinoises. Aussi est-elle placée à la fois sous le contrôle
scientifique de l’Académie des Inscriptions et sous le contrôle
administratif du gouverneur général.
Le directeur à part, elle ne compte actuellement (1902) qu’un professeur
: c’est le professeur de chinois, M. Pelliot, décoré pour sa
belle conduite pendant le siège des Légations; mais elle a quatre pensionnaires;
de plus, elle a bénéficié et bénéficie encore à l’occasion des
services de fonctionnaires et d’officiers qu’elle charge de missions
archéologiques et ethnographiques dans les diverses provinces de
l’InLdao -bCibhliinoet.h èque comprend déjà env, iron 2,200 volumes imprimés,
sans compter un fonds considérable de livres chinois, annamites, tibétains
ou mongols; plus de 700 manuscrits, 260 estampages d’inscriptions.
Le musée est divisé en 6 sections : inscriptions (une trentaine,
plusieurs très importantes) ; sculptures et moulages (82 pièces) ; peintures
et dessins (240 peintures chinoises, 2 cambodgiennes) ; vases,