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NGANKING L ’ÉTÉ
Nous voici au mouillage dans un « port fermé ». Il
n’existe, ici, aucun élément européen en dehors du personnel
des Missions, et nous ne trouverions même pas à
Nganking les trois Anglais indispensables pour le fonctionnement
normal d’un de ces clubs confortables dont l’hospitalité,
plus d’une fois, nous a été précieuse. Le plus
mince a assistant » des Douanes n’y a pas sa place. Point de
commerce européen : on n’entre pas !
Nganking ne serait donc pas précisément un pays de
ressources pour un état-major un peu mondain : mais nous
sommes, à bord, accommodants-; et, d’ailleurs, nous arrivons
par un beau temps, trop chaud, sans doute, et de cette chaleur
humide qui rend la respiration si pénible; mais, par
extraordinaire, à cette époque de l’année où la vallée du
Yang-tse reste, tout le jour, comme estompée d’une buéè
légère, l’atmosphère est aujourd’hui presque limpide et fait
bien valoir tout le relief de cette vieille cité murée.
Par mon sabord grand ouvert, sorte de cadre à travers
lequel la ville m’apparaît en forme de tableau, j ’aperçois les
hautes murailles qui forment l’énceinte,, garnies de leurs
antiques canons. Ces formidables remparts, dont les pierres
sont maintenant branlantes et que la végétation envahit de