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NGANKING — UNE PARTIE DE-CHASSE
On va vite en descendant le fleuve : trois noeuds de courant
et treize noeuds de vitesse! Soixante kilomètres après
Kiu-Kiang, c’est Nganking (Niankine), capitale du Nganwé
(Nianroué), ou Ngan-Hoei, province qui relève, mais trè?
faiblement, du vice-roi de Nankin, et dont le gouverneur est
fort estimé des missionnaires. Si les protocoles français et
chinois n’ont pu arriver à s’entendre au sujet des préséances
dans les visites projetées entre ce haut seigneur et
le contre-amiral Bayle, c’est cependant à l’obligeance des
autorités locales, visiblement très bien disposées envers
nous, que nous avons dû, plus tard, de trouver à la Mission
des chevaux pour nous promener, des guides pour chasser
le lièvre et le faisan, des vendeurs de bibelots et d’encre
de Chine : celle de Nganking, agréable mélange de colle de
poisson et de noir de fumée, jouit d’une réputation légitime.
Gardez-vous de confondre Nganking avec Nankin : entre
ces deux villes on compte environ 150 kilomètres.
Nganking, bâtie sur la rive gauche, est un port fermé au
commerce européen, à la différence de Hankéou, Kiu-Kiang,
Wuhu, qui sont des ports « à traité ». Crénelée comme un
vieux burg du moyen âge, qui dresse ses tours au-dessus
de la cité commerçante et de la ville basse ouvrière, Ngan-
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