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HANKEOU {mai 1901) — L ’INAUGURATION DU QUAI
DE FRANCE
Ces derniers jours ont été pris par les fêtes données à
Kiu-Kiang, ou Kieou-Kiang, et à Hankéou, par nous et
pour nous. A Kiu-Kiang, ville de 59,000 habitants, c’était
un déjeuner épiscopal, :— trois évêques, s’il vous plaît. Vu là
une église monumentale ; deux dames et trois jeunes filles
à la messe; tennis, quai ombragé; match de billard en présence
de toute la colonie européenne, dames comprises (bien
anglais, cela), réception à bord, danses sur le pont, et, naturellement,
inévitablement, champagne.
Sans doute, on voulait nous préparer au séjour de Hankéou.
Le premier jour, on y est littéralement enlevé par de
jeunes compatriotes; les déjeuners, les dîners en ville se
succèdent. On est reçu à merveille chez trois ou quatre
Françaises des plus aimables. Il y a aussi quelques commerçants
français; il y a surtout des employés du chemin
de fer franco-belge qui doit aller de Hankéou à Pékin. Les
Belges sont ici traités et nous traitent comme des compatriotes.
En somme, mauvais séjour pour les estomacs.
C’est surtout à ce chemin de fer, le premier qui ait été
autorisé en Chine par un édit impérial, que la France doit
la situation qu’elle occupe à Hankéou. Depuis 1899, épo