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2 TORTUES TERRESTRES
formation générale et par leur séjour habituel dans
les eaux des lacs, des fleuves et des mers.
Ce groupe des Chersites n'est pas lui-même parfaitement
limité, car quelques espèces des genres inscrits
par nous dans la famille suivante, celle des Élodites ,
semblent former un passage naturel entre les Tortues
terrestres et celles des marais. Telles sont la Cistude
de la Caroline et l'Émyde de Muîilenberg , qui
sont bien réellement des Paludines à doigts distincts,
quoiqu'elles n'aient que des membranes très courtes
et les pattes peu palmées.
Voici les caractères principaux qui distinguent, au
premier aspect, la famille des Chersites ou Tortues de
t e r r e , des trois autres divisions qui constituent l'ensemble
de l'ordre des Chéloniens et dont elle réunit
en effet tout les attributs principaux que nous répétons
ici. Savoir : le corps court, ouale, homhé, cowert
d une carapace et d'un plastron; quatre pattes; point
de dents. Mais la distinction principale peut être
énoncée par cette simple note tirée de la conformation
des membres et qui indique parfaitement le genre de
vie : des pattes en moignon. Ce qui rappellera que
les pattes sont courtes, informes, quoique à peu près
d'égale longueur, à doigts peu distincts, presque
égaux, immobiles, réunis par une peau épaisse et
confondus en une sorte de masse tronquée, calleuse au
pourtour, et en dehors de laquelle on distingue seulement
des étuis de corne, sortes de sabots qui, pour la
plupart, correspondent aux dernières phalanges qu'ils
emboîtent, et par suite que ces animaux vivent uniquement
sur la terre et jamais dans les eaux.
Mais à ce caractère essentiel des pattes tronquées
en moignon arrondi, ou pourrait en ajouter plusieurs
OtJ CHÉLONIENS CHERSITES. $
autres, moins généraux ou moins constans, que nous
exposerons en détail dans l'examen que nous allons
faire de cette famille et que nous résumerons à la fin
de ce chapitre avant de présenter l'histoire et la description
particulière des quatre genres et des espèces
que nous avons cru devoir y inscrire.
Il faut cependant établir de suite que les trois autres
groupes du même ordre des Chéloniens en diffèrent
par la forme des pattes, comme nous venons de le
dire, et que les espèces ainsi réunies en familles
ne peuvent être confondues, à cause des particularités
suivantes, que nous allons rappeler h la mémoire de
l'observateur naturaliste.
V Les Tortues marines ou Thalassites ont la partie
moyenne du corps ou la carapace très déprimée, etleurs
deux paires de pattes, inégales en longueur, sont aplaties,
en forme de rames ou de nageoires solides, pariîe
que leurs doigts sont toujours confondus et à peine
distincts les uns des autres dans ces sortes de palettes.
2° Les espèces qui habitent les terrains marécageux
et qui constituent la famille des Paludines ou Élodites,
ont les doigts séparés, ou plutôt mobiles isolément,
garnis d'ongles crochus, le plus souvent palmés
ou réunis à leur base par des membranes , à peu près
comme dans noscanards ; maisla transition des trois familles
estpourainsidire insensible,d'unepart, entreles
espèces du genre Cistude,etde l'autre, entreles Chélydes
et toutes les espèces que l'on a appelées d'abord Tortues
molles. 3° Celles-ci, en effet, qui vivent dans les
grandsfleuves, et qu'on a nommées a cause de cela Fluviales
ou Potamites, ont aussi des doigts dont les phalanges
sont palmées ou liées entre elles par des membranes j
elles ont des ongles pointus, au nombre de trois seule