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G 0 4 he p t i l e s sauiiieks,
ramperont à la manière des Serpens, dont ils ont
tout-à-fait l'apparence.
La température élevée de l'atmosplière paraît d'ailleurs
être une sorte de nécessité pour l'exercice de la
faculté locomotrice des Sauriens ; aussi la plupart des
genres ont-ils été observés dans les climats les plus
voisins des tropiques. C'est dans les régions les plus
chaudes de l'Amérique, en Afrique, dans les îles
des archipels Moluques et des Antilles, dans les plaines
arrosées et vivifiées parles eaux des savanes noyées, sur
les Lords et les rivages des fleuves, des rivières et des
lacs, dans les contrées les plus bridantea du globe,
que ces Reptiles habitent de préférence ; tandis que
sous notre zone tempérée on n'en observe qu'un
très petit nombre, et seulement dans nos climats les
plus doux; encore ces espèces semblent-elles perdre
l'énergie et l'agilité de leurs mouvemens par l'abaissement
de la chaleur que les saisons d'hiver nous
amènent périodiquement, comme on l'observe chez
les Lézards, les Geckos et les Orvets, qui sont presque
les seuls genres de Sauriens qui se trouvent naturellement
dans notre Europe.
Au reste, toutes les modifications que les Sauriens
présentent dans leurs mouvemens divers sont, pour
ainsi dire, dénotées par la forme, le nombre et la nature
des articulations, quand on étudie les pièces
solides qui constituent leur charpente osseuse. Nous
devons rappeler que leur colonne vertébrale ressemble
beaucoup plus à celle des Ophidiens qu'à l'échiné des
Chéloniens et des Batraciens. Car chez toutes les espèces
de ces deux derniers ordres, les côtes sont tantôt
soudées entre elles et aux vertèbres, tantôt, au
contraire, ou elles n'existent pas, ou bien elles sont
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si courtes qu'elles ne peuvent plus protéger en aucune
manière les viscères contenus dans l'abdomen.
Le nombre des vertèbres diffère considérablement,
surtout dans la région caudale j on en a trouvé plus de
cent quarante en totalité dans certaines espèces de
Varans et d'Iguanes; soixante dix-huit a quatre-vingt
dans les Crocodiles. Même dans les espèces qui ont
la queue très courte, il en existe encore beaucoup,
car on en compte souvent au delà de quarante dans
des Scinques ou des Phrynocéphales.
Ces vertèbres varient en outre dans les diverses
autres régions pour le nombre et pour le mode de
leurs articulations réciproques. C'est surtout sous ce
dernier rapport qu'elles sont le plus remarquables.
Leur corps, ou la portion la plus solide, n'a pas
constamment la même forme , comme celle des Ophidiens
, chez lesquels la troncature antérieure ou la
face crânienne de ces os est toujours concave, et la
postérieure ou caudale esi constamment convexe. On
retrouve à la vérité quelque disposition analogue ,
surtout dans les vertèbres du cou, chez les Crocodiles,
les Varans , les Iguanes , les Lézards , les Agames ,
les Stellions et même dans les Caméléons ; mais dans
les Geckos et dans quelques autres genres, tantôt le
corps de la vertèbre semble être comme plane en devant,
marqué de lignes concentriques, qui indiquent
les insertions des lames du tissu fibro-cartilagmeux,
comme dans les Mammifères, et tantôt au contraire
un enfoncement conique dans les deux sens antéropostérieurs,
appliqués base a base et retenus solidement
entre eux par des fibres ligamenteuses, successivement
plus longues et plus molles, à mesure
qu'elles correspondent au centre de la concavité.