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 650  REPTILES  SAURIENS.  
 la base da crâne,  aient à parcourir un si grand  espace.  
 Dans  toute  cetfe  étendue,  ce  canal  est  tapissé  d'une  
 membrane  muqueuse  qui  se  replie  sur  des  lames  
 osseuses  et  dans  des  anfractuosités  qui  rappellent  
 celles  qui  existent  chez  la  plupart  des  Mammifères.  
 En  effet,  on  a constaté  que  les ramifications du  nerf  
 olfactif se distribuent  et se terminent  dans  l'épaisseur  
 de  ces parties.  Cependant  nous  avons  déjà dit,  d'une  
 manière générale , mais nous l'exposerons  par la  suite  
 beaucoup plus amplement  dans l'article  où nous  traiterons  
 des Crocodiles et des  Gavials,  que  cette  structure  
 des narines, qui constituent un long tuyau aérifère  
 s ouvrant  dans  la  gorge,  derrière  le  voile du  palais,  
 dépend  de  l'obligation  où  se trouve  l'animal  de saisir  
 sa  nourriture  dans  un  liquide,  et  de  conserver  très  
 long-temps  les  mâchoires  écartées  et  la  bouclie  ouverte  
 ,  même  au  fond  des  eaux,  pour  pouvoir  submerger  
 et  asphyxier  sa  proie.  C'est  encore  dans  le  
 même  but  que  l'orifice  commun  ou  rapproché de ces  
 narines  se  trouve  placé  à  l'extrémité  du museau  vers  
 la  ligne médiane  et  supérieure,  et qu'il  est  muni  de  
 soupapes  et  d'un appareil musculaire  pour  empêcher  
 l'eau  de  pénétrer  dans  les  fosses  nasales,  lorsque  
 l'animal  est obligé de plonger. C'est ce que M.  le professeur  
 Geoffroy a  très bien  indiqué ( i ) ,  comme nous  
 le  ferons  mieux  connaître,  quand  nous  exposerons  
 l'organisation  particulière  des  animaux  de  cette  famille, 
   et en particulier  des Gavials.  
 Dans  la  plupart  des  autres  Sauriens  les  fosses nasales  
 sont très peu  développées  ;  elles  n'ont  ni  sinus,  
 (1)  Mémoires  du  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris,  vol.  
 page  97.  
 SENSIBILITÉ,  GOUT.  65 t  
 nî cornets ; elles sont  encore moins  anfractueuses que  
 chez  les  Oiseaux.  On  sait  que chez un  grand  nombre  
 de ceux-ci,  elles  sont  en  communication  avec  le  diploé  
 ou les cellules creusées  dans l'épaisseur des os de  
 la tête. Ces conduits nasaux ont  très  peu  d'étendue  en  
 largeur et en longueur, car ils s'ouvrent  en une fente au  
 milieu ou  vers le tiers postérieur  de la voûte palatine.  
 La membrane olfactive qui les tapisse  est peu  humide  
 et  colorée  le  plus  souvent  en  brun  noirâtre.  Les  
 orifices  externes  des  narines,  qui  souvent sont  munis  
 de  petits  cartilages  et  de  bords  mobiles ,  sont  
 en  général distincts  et  séparés.  C'est dans les espèces  
 des  genres  Stellion,  Varan  et Caméléon,  qu'ils  sont  
 plus latéraux  et par  conséquent plus  écartés.  
 3°.  L e  GOUT.  Puisque  les  saveurs ne  se font  percevoir  
 dans la  bouche qu'autant que les matières  qui  en  
 renferment les  principes  sont  actuellement  liquides,  
 ou qu'elles peuvent le devenir, on conçoit que les Sauriens, 
   qui ne mâchent guère leurs alimens, et dont les  
 dents sont le plus souvent destinées uniquement à saisir  
 et  à  retenir  la proie,  ou  tout  au  plus à l'entamer  à la  
 surface, ne laissent pas long-temps en contact  avec la  
 langue  la substance  alimentaire  qu'ils  avalent  goulûment. 
   En  outre ,  comme  ces  animaux  ont  peu  de  
 salive , et que celle qu'ils  secrètent  est plutôt  destinée  
 à lubréfier, à envisquer  la  surface  de  l'aliment,  qu'à  
 le liquéfier,  tout  porte  d'avance  à croire que dans cet  
 ordre de Poeptiles, l'organe du goût sera peu dévelo^îpé.  
 Cependant  tous  les  Sauriens  ont  la  langue,  ou  les  
 parties qui en  tiennent  lieu,  dans un  état de mollesse  
 et  de  nudité,  tel  qu'elle  doit  au  moins  leur  fournir  
 les  moyens  de  juger  par  le  contact,  la  nature  des