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 S'S  TORTUES  TERRESTRES  
 Ainsi  dans  l'exposiiion  que  nous  avons  faite  du  tableau  
 synoptique  de  l'ordre  nous  disions  que  les  
 Tortues  marines  avaient  aussi  les  doigts  confondus  
 sous  les  tégumens  des  pattes  qui,  au  lieu  d'être  arrondies  
 en  moigyon  ,  étaient  au  contraire  aplaties  en  
 palette,  pour  prendre  la  forme  et  les  usages  des  rames  
 et  des  nageoires;  mais  en  outre  ces  espèce  sont  les  
 membres  inégaux  en  longueur,  les  antérieurs  étant  
 souvent  de  moitié  plus  étendus  que  les  postérieurs.  
 Un  dernier  caractère  relatif  est  dans  leur  carapac^  
 arrondie  et  surbaissée  au  lieu  d'être  en  voûte  très  
 convexe.  
 D'autres  notes  non  moins  précises  et  caractéristiques  
 suffiraient pourétablir  unedistinction  réelleentre  
 les  Chersiies  et  la  famille  des  Tortues  fluviales  ou  
 Potamites.  D'abord  celles-ci  n'ont  jamais  la  carapace  
 convexe,  et  celle  portion  principale  de  leur  tronc  est  
 constamment  couverte  et  bordée  d'une  peau  molle,  
 sans  aucune  écaille  ou  lame  cornée.  Ensuite  leurs  
 pattes  offrent  uu  caractère  remarquable;  c'est  qu'aucune  
 espèce  n'a  réellement  plus  de  trois  ongles  à  chacune  
 des  pattes,  tandis  que  le  moindre  nombre  des  
 ongles  chez  les  espèces  terrestres,  est  de  quatre.  Enfin  
 toutes  les  Tortues  qui  vivent,  uniquement  sur  la  terre  
 ont  le  bec  ou  les  mâchoires  cornées  et  à  nu,  tandis  
 que  les  Fluviales  ont  des  replis  de  la  peau  qui  vienneru  
 les  recouvrir  comme  des  sortes  de  lèvres.  
 En  dernier  lieu,  les  Élodiies  ou  les  espèces  qui  vivent  
 dans  les  marais,  qui  peuvent  aller  dans  l'eau  
 et  y  nager, forment  véritablement  un  passage  entre  les  
 (1)  Tome  I,  page  3C4.  
 OtT  ÈaéLÔÎÎiËirS  CHÈRâlfES.  KS  
 deux  groupes  que  nous  étudions.  Ici,  il  n'y  a  réellement  
 que  les  organes  du  mouvement  et  les  habitudes  
 qu'ils  entraînent  qui  puissent  servir  à  la  détermination, 
   En  effet,  les  Chersites  ont  les  pattes  courtes,  
 peu  mobiles,arrondies  en  moignons  informes  et  tronqués  
 dans  leur  extrémité  libre,  qui  paraît  ainsi  contrefaite; 
   tandis  que  dans  les  Elodites,  les  pieds  sont  
 bien  conformés  pour  leur  double  usage  ;  car  ils  servent  
 également  à  la  marche  sur  la  terre  et  au  nager  
 ou  à la  progression  au  milieu  des  eaux,  parce  que  les  
 doigts,  qui  sont  allongés  et  bien  apparens,  sont  cependant  
 unis  entre  eux,  surtout  à  la  base,  par  une  
 membrane  natatoire  qui  leur  donne  la  forme  que  l'on  
 a  nommée  palmée^  E n  outre  ,  la  carapace  des  Élodites  
 est  plus  déprimée,  et  très  souvent  elle  atteint  en  largeur  
 jusqu'à  trois  fois  l'étendue  qu'elle  pourrait  avoir  
 en  hauteur.  
 On  conçoit  que  les  moeurs  et  les  habitudes  des  Tortues  
 doivent  être  en  rapport  avec  la  conformation  
 des  pattes  et  la  structure  des  autres  parties  dont  nous  
 venons  de  faire  connaître  les modifications.  Ainsi  lorsque  
 les  doigts  ne  sont  pas  garnis  d'ongles  crochus,  
 tranchans  ou  pointus,  et  surtout  quand  les  pattes  ne  
 sont  pas  composées  de  pièces  très  mobiles  les  unes  
 sur  les  autres,  on  peut  supposer  d'avance  que  ces  
 espèces  se  nourriront  plus  particulièrement  de  matières  
 qui  ne  pourront  guère  les  fuir 012 résister  à  leur  
 destruction.  C'est  en  effet  le  cas  des  Chersites  et  des  
 Thalassites,  qui  trouvent  leur principale  alimentation  
 dans  les  matières  végétales;  tandis  que  les  Élodites  
 et  les  Potamites  recherchent  essentiellement  pour  
 leur  nourriture  des  substances  animales,  le  plus  souvent  
 même  celles  qui  sont  vivantes,  et  qui  tantôt  sont  
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