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TORTUES TERRESTRES
Lorsque les Chersites étendent complètement les
membres postérieurs, elles peuvent les allongera peu
près dans une direction droite : la peau qui les recouvre
est généralement lâclie, molle, peu adhérente aux
muscles; ce qu'on observe aussi, mais k un degré
moindre, pour les tégumens des parties antérieures.
Quant à la forme du pied postérieur, elle participe
encore plus de celle de l'Éléphant. Ici lorsque la Tortue
marche, la plante du pied est dirigée en arrière,
et elle ne pose pas plus sur le sol que la paume de la
patte antérieure ; elle ne s'accroche sur le terrain que
par les sabots ou les ongles dont est garni le bord externe
de sa circonférence.
La queue, qui est munie d'écaillés tuberculeuses^
placées dans l'épaisseur delapeau, varie beaucouppour
la longueur et la forme. A peine dépasse-t-elle quelquefois
la carapace ; tandis que dans d'autres espèces
elle atteint presque jusqu'à l'extrémité des pattes postérieures.
C'est cependant le cas le plus rare : généralement
cette queue est très courte et conique ; elle
est toujours grosse ou large à sa base ; c'est en dessous
de cette région que se trouve placé l'orifice du
cloaque, qui livre passage aux divers produits des excrétions
et aux organes génitaux. Ce cloaque se continue
sous le reste de la queue pour pénétrer dans l'abdomen.
Cette queue n'est jamais déprimée, ni comprimée
latéralement. Dans quelques Tortues terrestres,
la queue se termine par une sorte d'ergot ou d'étui
de corne qui enveloppe la dernière vertèbre, comme
on l'observe chez la Tortue grecque, qui l'a pointu.
Dans la Tortue éléphantine, on voit encore cet étui
de corne; mais il est court, obtus, et il n'enveloppe
pas toute l'extrémité libre de la queue. Suivant WAOU
CHÉLOWIENS CHERSITES. %%
GLER, la Tortue grecque se servirait delà queue comme
d'un cinquième pied sur lequel elle s'appuierait, surtout
lorsqu'elle se débari-asse par des évacuations naturelles.
Après avoir ainsi exposé les modifications que présentent
les Chersites dans leur conformation extérieure,
qui est constamment en rapport avec la nature
de leurs mouvemens et de leurs sensations, il nous
reste peu de développemens à donner sur les autres
parties de leur organisation que nous avons d'ailleurs
fait connaître avec détails dans le second chapitre du
livre troisième de cet ouvrage. Nous y avons indiqué
lesparticularités que présentent chacune de leurs fonctions
; il nous suffira donc de parler ici de leur ponte,
de leur genre de vie et de la répartition des ^espèces
dans les diverses parties du monde ou de leur distribution
géographique. Nous rappellerons enfin les principaux
caractères comparés qui ont servi à la répartition
des espèces dans les quatre genres qui composent
cette famille, et dont chacun d'eux deviendra le sujet
d'un paragraphe particulier.
Les femelles sont en général plus grosses que les
mâles, et ceux-ci ont le plus souventla queue épaisse à la
base et, relativementà l'autre sexe, un peu plus longue.
Le sillon qui forme leur cloaque est plus allongé, et
les lèvres, surtout à l'époque delà fécondation, en sont
comme tuméfiées. On croit que les sexes 'restent
unis ou rappi^ochés pendant plusieurs jours; mais les
mâles ne paraissent pas rester constamment avec les
femelles, quoique certaines espèces se trouvent réunies
dans les mêmes lieux comme en une sorte de
famille. La femelle garde les oeufs pendant assez longtemps
dans les oviductes, où ils spnt tous à la fois en