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656 REPTILES SAURIENS.
mie les matériaux nécessaires à la conservation de
leur existence, n'offrent pas chez les Sauriens des
différences très notables, si on les compare à celles
qu'on a observées dans les autres Reptiles. Cependant
en étudiant les modifications qu'ont éprouvées leurs
organes digestifs, circulatoires et respiratoires, nous
aurons encore à indiquer et à expliquer les causes de
quelques unes des particularités qui doivent être connues
de tous les naturalistes.
lo. Des orgayies de la digestion.
Ainsi, sous le rapport des organes de la digestion ,
nous ferons remarquer que tous se nourrissent de
substances animales, et principalement de la chair
encore vivante de la proie qu'ils peuvent saisir, blesser
ou entamer; mais qu'ils ne la coupent pas en fragmens.
Les Crocodiles recherchent les petits quadrupèdes,
les Oiseaux aquatiques, les Poissons. Les Iguanes
et les Tupinambis attaquent les petits animaux vertébrés
terrestres ainsi que leur progéniture, même lorsqu'elle
est encore contenue dans la coquille de leurs
oeufs. D'autres, comme les Lézards et les Geckos, recherchent
les vers, les insectes et leurs larves. Les Caméléons
épient les insectes ailés et les chenilles ; la
plupartboivent trèspeu, et quand ils éprouvent le besoin
des liquides, ils les lèchent ou les lappent, ne
pouvant sucer par l'absence des lèvres et la disposition
toute particulière de leurs arrière-narines et de leur
glotte, qui s'ouvrent dans la bouche. Comme ils digèrent
très lentement, qu'ils tirent le plus grand parti de
leur nourriture, ils mangent rarement, sont très sobres
et peuvent supporter le jeûne pendant très long-
NUTRITION , DIGESTION. G57
temps, parce qu'ils perdent peu par la transpiration ,
qui semble n'avoir lieu chez eux que par la perspiration
pulmonaire. Au reste, la température de l'atmosphère
dans laquelle ils sont plongés influe beaucoup
sur l'accélération ou la lenteur de leur digestion et
sur le besoin qu'ils éprouvent de satisfaire aux autres
actes de la vie : car ces animaux s'engourdissent par le
froid, et souvent, pendant les saisons plus ou moins
prolongées de l'hiver, ils passent cinq k six mois sans
prendre aucune nourriture.
La bouche des Sauriens n'est pas munie de lèvres
charnues ; les bords externes de leurs mâchoires osseuses
sont même le plus souvent revêtus de lames
cornées qui rendent probablement ces parties peu
sensibles au contact des matières qu'elles ont saisies.
Chez tous elle est fendue en travers, dans une direction
k peu près horizontale ; son ouverture n'est
jamais au dessus, rarement en dessous du museau ; le
plus souvent elle se prolonge au delà des yeux et
quelquefois même en deçà des oreilles, comme dans
les Crocodiles et quelques Geckos. Cependant cet
orifice est, pour ainsi dire, calibré pour n'admettre,
dans quelques cas, que de très petits animaux,
comme on le voit dans les Typhlops, les Ophisaures et
les Orvets.
Nous avons déjà fait connaître (i) la disposition
des mâchoires et des os qui les constituent, ainsi que
leurs modes d'articulation. Nous devons seulement
rappeler ici que la cavité glénoïde, qui tient lieu du
condyle, est rejetée en arrière et même au dessous de
Taxe des branches de la mâchoire inférieure dans les
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(1) ïomc)", p:igfs M 2 et '119 et suivantes.
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