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628 REPTILES SAUKlENS.
On observe ces pores cutanés d'une manière fort
distincte sur le bord de la plupart des écailles des
Crocodiles, soil sur leurs flancs, soit sous la gorge;
mais il en est de très particuliers sous leur mâchoire.
C'est par ces trous que suinte une sorte d'humeur
grasse d'une odeur très pénétrante et musquée ; quelques
espèces en ont de fort distincts également, soit
sur l'écaillé qui recouvre le cloaque, comme dans les
Chirotes, soit sur les parties latérales de cet orifice. Ces
pores sont la terminaison des cryptes ou des glandes
anales. Ce sont surtout les pores fémoraux, s'ouvrant
sur des rangées longitudinales d'écaillés, souvent plus
grandes et plus colorées, qu'on voit sur le bord interne
des cuisses ; c'est ce qu'on observe dans quelques
Geckos et surtout dans les genres des Iguanes et des
Lézards.
Les papilles s'observent quelquefois sous la queue
des espèces qui l'ont préhensile, comme les Caméléons
et quelques Polychres; d'autres en ont sous les
doigts, comme les Anolis, dans la partie dilatée qui
correspond à la pénultième phalange, ou sous la longueur
des doigts comme dans les Geckoïdes, où elles
sont disposées en lamelles entuilées, et dans les
Caméléons, où elles ont la forme granulée.
En traitant des organes du mouvement, nous avons
déjà eu occasion de faire connaître comment les pattes
sont divisées en doigts, et ceux-ci en articulations
plus ou moins étendues en longueur; mais comme ces
parties sont en général couvertes d'écaillés , elles servent
moins à la sensation du toucher qu'aux différens
modes de st<aiion ou de progression. Il en est de
même des ongles qui manquent quelquefois aux
pouces ou aus deux doigts externes, comme dans les
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SENSIBILITÉ, ODORAT. 629
Crocodiles ; qui sont longs ou courts, droits ou courbés
, mousses ou pointus , toujours dressés et rarement
rétractiles. Mais jamais ces animaux ne paraissent
mettre leurs doigts en action pour juger par le tact ;
leur langue remplit peut-êtx^e seule cet office pour
leur donner la connaissance des qualités tangibles des
corps.
2°. L ' o d o r a t (i) . Comme les Sauriens se nourrissent
tous d'animaux dont ils s'emparent brusquement, au
moment même où ils les aperçoivent, on conçoit que
chez eux l'organe de l'odorat ait été peu développé,
puisqu'il n'était pas destiné à faire connaître instantanément
l'existence, même éloignée, de la proie
qu'ils auraient à saisir. En outre , comme nous savons
que l'air est le seul véhicule des odeurs dont la sensation
a constamment son siège vers l'orifice des
organes respiratoires, nous devons présumer que dans
ces espèces, dont les poumons sont soumis à une
action arbitraire, l'inspiration s'opérant souvent à de
longs intervalles, la perception des odeurs n'aurait
lieu, pour ainsi dire , que par suite de la volonté et
avec des intermissions ou dans des espaces de temps
trop éloignés. C'est en effet ce résultat de l'organisation
qui est resté inscrit dans l'appareil olfactif de
îa plupart des Sauriens, chez lesquels on n'en trouve,
pour ainsi dire , que les premiers rudimens.
Sans revenir sur les détails dans lesquels nous
sommes entrés dans l'article que nous venons d'indiquer
en note, nous rappellerons que les Crocodiles
5ont les seuls Sauriens chez lesquels les fosses nasales,
pratiquées dans toute la longueur des os de la face et
(1) Voyez tome l«'' du présent ouvrage, pages 82 et 86.
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