^ ^ TORTUES TERRESTRES
il S unit à ceux de l'avant-bras, ne permet pas à ceuxci
de s'avancer assez pour se mettre sur une même ligne
droite.
La partie qui représente la main est également
confondue avec l'avant-bras; cependant à l'endroit
qui correspond au carpe ou poignet, il existe un léger
pli de la peau qui indique qu'il peut s'y opérer un pe'tit
mouvement, mais qui n'est guère indépendant du
reste de la patte. La paume est calleuse, quelquefois
coupée obliquement, elle représente ainsi un moignon
tronqué, semblable en petit au pied de l'Éléphant.
Lorsque les Chersites marchent, ou plutôt quand elles
se traînent lentement, leur main est tournée ob^:qu¡-
ment en dehors ; car jamais elle ne pose complètement
sur le sol : c'est sur les ongles que ces tortues
trouvent leur point d'appui.
Toutes les espèces, à l'exception de celles du genre
Homopode, ont cinq ongles en devant, qui représentent
les phalanges des doigts. Elles en ont également
cinq en arrière; cependant ici le cinquième n'est le
plus souvent qu'une sorte de rudiment, car il reste
caché sous la peau, et il ne porte pas d'ongle ou de
petit sabot. Comme nous le disions d'abord, les Homopodes
n'ont que quatre doigts pourvus d'ongles
aux mains et aux pieds, ainsi que l'indique leur nom!
Si les doigts de devant et ceux de den ière ne sont
pas du tout distincts ou séparés chez les Chersites, c'est
à peu près la même chose que chez les Thalassites', qui
ont en outre leurs phalanges aplaties en nageoires;
tandis qu'elles sont courtes et informes chez les Tortues
terrestres.
Les ongles sont tantôt allongés, presque droits et
tranchans ou pointusj tantôt ils sont courts, obtus,
o u CHÉLONIENS CHERSITES. 2i
et ressemblent en petit aux véritables sabots de quelques
Mammifères Pachydermes.
Les tégumens de la fece antérieure des bras et du
dessus du poignet sont en général recouverts d'écailles
ou de tubercules cornés beaucoup plus développés
que ceux qui se voient à la face exteiTic de ces
mêmes bras et sur la plus grande partie des cuisses.
Tantôt ces écailles sont simplement plaies, arrondies
ou polygones, placées ou non en recouvrement les unes
sur les autres, et cela chez les individus qui atteignent
la plus grande taille, comme dans les espèces de
Tortues que l'on a nommées Éléphantine et Géante;
tantôt elles présentent de très gros tubercules cornés ,
qui, suivant les espèces, varient pour la forme et pour
le nombre. Le plus souvent, à la vérité, ils sont coniques,
entuilés, pointus, et même ils descendent quelquefois
jusque sur les ongles avec lesquels ils ont
assez de ressemblance pour qu'on puisse les confondre
avec eux, car ils en ont la couleur et la forme. La Tortue
sillonnée [Testudo sulcata) nous offre ces tubercules
développés au plus haut degré.
Les pattes postérieures présentent a peu près- la
même disposition quant à la peau qui les recouvre. Un
grand nombre de Chersites portent à la partie supérieure
et postérieure de la cuisse, non loin de la base
de la queue, soit un simple tubercule corné, soit
un groupe de petites proéminences ou verrues coniques
et pointues, analogues à celles des bras pour îa
forme et le volume. Le talon ou la partie postérieure
du tarse est garni dans quelques espèces de sortes
d'ergots ou d'éperons aplatis, qui souvent sont plus
longs que les ongles eux-mêmes, avec lesquels ils ont
aussi beaucoup de rapport pour la forme.