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4 6 4 TORTUES FLUVIALES
est à peu près triangulaire, et les mâchoires sont faibles,
à nu, et au lieu d'être tranclians, leurs bords sont
jnousses et arrondis.
Nous avons à peine besoin de comparer cette
famille des Potamites avec celle des Cliersites, tant est
grande la différence de leur conformation. Ces dernières
sont réduites k des habitudes uniquement terrestres
par la disposition de leurs pattes, qui sont
courtes, presque d'égale longueur et à pieds arrondis
en moignon, garnis seulement sur leur bord externe
de quelques sabots cornés ; de sorte qu'il leur devient
impossible de se mouvoir dans l'eau et même de sortir
du liquide lorsqu'elles y sont tombées. Nulle Tortue
de terre n'a d'ailleurs la carapace déprimée, molle sur
les bords et dénuée d'écaillés, le plastron incomplet
ou non solide dans la partie moyenne, ni les mâchoires
garnies en dehors d'un repli de la peau, ni enfin les
narines prolongées en une sorte de trompe charnue et
mobile.
Les premiers auteurs qui ont fait un genre à part des
Tortues à carapace molle, décrites antérieurement par
Pennant, Forskaèl, Boddaert, Bartram, Olivier, sont
MM. Sclweigger et Geoffroy. Le premier leur avait
donnélenom générique avait inscrit plusieurs
espèces dans le mémoire manuscrit sur la Monographie
des Tortues qu'il avait présenté en 1809 au jugement
de l'Académie des Sciences de Paris, et pour
lequel MM. Geoffroy, Lamarck et Lacépède avaient
été nommés commissaires rapporteurs. Mais M. Geoffroy,
qui s'était chargé du rapport, ayant étudié luimême
en Egypte une espèce qu'il avait vue vivante et
qu il avait déjà reconnue comme devant former le type
d'im genre nouveau , publia dans cette même année
ou CHÉLONIENS POTAMITES. 46 5
un mémoire très curieux et très importantpourla science
sur ce même genre, etil le fit insérer dansletomexiv
des Annales du Muséum d'histoire naturelle de Paris.
Il lui donna alors le nom de Trionyx, emprunté
du grec, et qui était la traduction de celui de l'une des
espèces, justement celle d'Égypte décrite par Forskaêl,
qui l'avait caractérisée sous la dénomination de TeS'
tudo Triunguis. Schweigger ne publia ce même Prodrome
sur la monographie des Chéloniens qu'en 1812
dans les Archives d'histoire naturelle et de mathématiques
de Koenigsberg. Il adopta la désignation de
Trionyx de M. Geoffroy, et il profita de ce travail pour
corriger le sien en relevant quelques erreurs qu'il avait
pu reconnaître, en étudiant ces animaux dans la plupart
des cabinets d'histoire naturelle des principales
villes du nord de l'Europe où il avait voyagé avant de
venir à Koenigsberg occuper la chaire de botanique
pour laquelle il avait été désigné.
Outre les sept espèces décrites par Schweigger correspondantes
aux huit que M. Geoffroy avait inscrites
dans le genre Trionyx, M. Lesueur décrivit et donna
des figures dans le tome xv des mémoires du Muséum,
pag. 267,de deux nouvelles espèces du genre Trionyx
observées dans les rivières de l'Amérique du Nord
qui se rendent dans l'Ohio.
Wagler, en adoptant le nom de Trionyx, l'a transporté
à une espèce dont on ne connaissait que de très
jeunes individus qui n'avaient point acquis de solidité
et dont la carapace semblait formée de plusieurs pièces,
tandis qu'il a nommé Aspidonectes toutes les autres
espèces, en supposant que ces Tortues peuvent
soumettre à un mouvement volontaire le bord libre
de leur carapace, comme si elles s'en servaient active-
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