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HEPTILES SAURIENS.
Cependant leur tronc allongé et pesant peal à peine
être supporté par les membres ; ils ne marchent qu'a^
vec gêne, lenteur et difficulté. En général leurs bras
et leurs cuisses, courts et grêles , sont peu musculeux
et articulés trop en dehors ; leurs coudes et leurs genoux
sont trop anguleux et ne peuvent pas s'étendre
complètement, pour leur donner la force de soutenir
long-temps le poids de leur corps qui leur est transmis^
par l'axe de l'échine. Cependant, malgré cette
conformation, si vicieuse en aj^parence, ils peuvent
exécuter des mouvemens très variés et subordonnés à
l'action qu'ils doivent produire pour opérer tous les
modes de transport du corps. D'ailleurs la forme de
la queue, le prolongement de certaines parties du dos
et des flancs, la conformation et les proportions des
doigts, la disposition des ongles et beaucoup d'autres
particularités dénotent, pour ainsi dire, les modifications
de ces facultés, tantôt pour se mouvoir au milieu
des eaux ou à leur surface, comme chez les Uro~
nectes; tantôt pour serpenter et se glisser à l'aide des
sinuosités qu'ils sont obligés d'imprimer à leur longue
échine, k cause de la brièveté et du grand espacement
de leurs membres, comme dans les Urohènes; tantôt
enfin pour marcher ou courir sur des terrains plus ou
moins solides, pour grimper ou s'accrocher sur les
hranches , s'y percher et y rester très long-temps
immobiles; pour adhérer et s'agriffer sar les corps
les plus lisses, afin de s'y soutenir dans une position
renversée et contre leur propre poids; tantôt enhn
pour s élancer dans l'atmosphère et s'y balancer
en protégeant leur chute, comme les Eumérodes
nous en offrent deux exemples variés suivant les
genres.
ORGANES DU MOUVEMENT. 60S
Les organes du mouvement sont toujours parfaitement
en rapport avec les habitudes et les séjours
divers de chacun des genres de Sauriens. Ainsi, les
pattes palmées, ou dont les doigts sont unis entre eux
par des membranes, indiquent que l'animal pourra
nager, surtout si cette circonstance se trouve liée
avec une queue comprimée latéralement, le plus souvent
garnie de crêtes qui servent en même temps de
rames et de gouvernail, comme dans les Crocodiles.
Les doigts grêles et très développés, une queue conique,
fort prolongée et pointue, dénoteront un genre
de vie et un séjour au milieu des sables ou des rochers
arides, comme on les voit dans les Lézards et les Basilics.
Des doigts aplatis en dessous, des pattes et une
queue trapue, un ventre plat, annoncent que le Reptile
pourra , pour ainsi dire, rester appliqué sur les
plans où il s'accrochera et qu'il y adhérera fortement
dans une sorte d'immobilité prolongée : c'est le cas
des Geckos. Des productions membraneuses provenant
des flancs, étalées en éventail entre les membres,
ainsi que cela a lieu dans les Dragons, donneront à ces
Sauriens la faculté de s'élancer dans les airs et de s'y
soutenir, comme a l'aide d'un parachute. Les pattes
grêles, allongées, les doigts opposables et en forme
de tenailles des Caméléons, ainsi que leur queue, qui
se recourbe en dessous et qui devient préhensile, sont
des indices de leur vie habituelle et de la faculté
qu'ils ont de se percher sur les arbres et sur leurs
branches. Enfin l'absence presque absolue des pattes,
ou leur excessive brièveté, en même temps que l'allongement
extrême de leur tronc, fera connaître
d'avance que certains Sauriens , comme les Orvets et
lesOphisaures, vivront sur des terrains herbeux, où ils
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