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Î94 TORTUES PALUDINES
Elodites préfèrent les rivages des eaux où elles habitent,
afin que les petits, au moment où ils sortent de
la coque, puissent plus facilement se soustraire k la
destruction qui les menace ; car beaucoup de races
d'animaux cherchent à s'en nourrir k celle époque. Il
ne paraît pas que les Tortues de marais prennent plus
de soins de leur progéniture, une fois éclose, que la
plupart des autres Reptiles. Le nombre des oeufs, qui
est fort considérable, varie cependant suivant les espèces
, et probablement suivant l'âge et le développement
des femelles, qui engendrent pendant quelques
années avant d'avoir atteint foute la taille k laquelle
elles semblent devoir parvenir.
Distribution géographique des espèces.quatre
familles qui composent l'ordre des Ghéloniens, celle
des Elodiles est la plus nombreuse en genres et surtout
en espèces. Car on a reconnu des Tortues paludines
dans l'ancien monde et dans le nouveau el même
en Australasie d'où, comme nous l'avons dit, on n'a
jusqu'ici rapporté aucune espèce de Chersites. Les
deux continens d'Amérique, nous ne parlons pas des
îles qui en dépendent, puisqu'il est vraiment prouvé
qu'on n'y rencontre pas d'espèces qui leur soient particulières,
l'Amérique, disons-nous, ne paraît nourrir
que trois espèces différentes de Chersites; tandis que
ces mêmes terres produisent k elles seules plus d'une
fois autant d'espèces de Tortues paludines, que toutes
les autres parties du globe réunies. Ainsi, des soixantequatorze
espèces qui composent celte famille, quarante
six sont exclusivement américaines, et les
vingt-neuf autres sont réparties entre l'Auslralasie
et les contrées de l'ancien monde. Si l'on recherche
la cause de cette différence numér ique, on la trouve
ou CHÉLOJVIENS ÉLODITES. 496
tout naturellement dans l'immense quantité d'eau qui,
sous la forme de lacs, d'étangs et de marais, séjours
ordinaires des Paludines , couvre une certaine partie
de la surface du continent américain, aussi bien que
dans les grands fleuves et les rivières tributaires de
ceux-ci, qui le traversent en tous sens, et dans lesquels
vivent aussi plusieurs espèces d'Elodites. Ce qui viendrait
k l'appui de cette opinion, c'est que l'Afrique,
donlle sol diffère tant de celui de l 'Amér ique, sous ce
rapport comme sous beaucoup d'autres, ne possède
que six espèces d'Elodites, dont trois ne se sont même
jusqu'à présent rencontrées que dans l'île de Madagascar,
une k Bourbon et une autre au cap Vert tandis
que l'Afrique est fort riche en Tortues terrestres.
Parmi les vingt-neuf Elodiîes qui sont étrangères
k l'Amérique, deux seulement, comme nous l'avons
dit précédemment, la Platémyde de Macquarie, et la
Chélodine de la Nouvelle-Hollande, sont originaires
du pays dont celte dernière porte le nom. Trois appartiennent
k l'Europe, six k l'Afrique^ et les dix-huit
qui restent sur le nombre total, proviennent des
Indes Orientales ou de leur archipel, qui est la partie
de l'Asie la plus convenable au genre de vie des Élodiles,
c'esl-k-dire la plus arrosée d'eau.
Une remarque qu'il n'est peut-être pas inutile de
faire , c'est qu'entre toutes les Élodiles indiennes ,
il ne s'en trouve pas une seule qui ait le bassin
soudé au plastron en même temps qu'k la carapace
et par conséquent immobile, ni qui ait le cou rétractile
sur l'un des côtés du bouclier j tandis que les deux
espèces de la Nouvelle-Hollande et les Élodiles africaines
sont au contraire dans ce cas, c'esl-k-dire Pleurodères.
La patrie par excellence des espèces qui ap-
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