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626 REPTILES SAURIENS ,
cède. Ces écailles ou ces plaques sont donc dites crâniennes
ou syncipitales, rostrales, nasales, surcilières
ou orbitaires , temporales , maxillaires , labiales,
collaires, gutturales, nuchales, dorsales, pectorales,
ventrales, latérales, caudales, anales, fémorales,
tibiales, digitales, etc.
C'est surtout aux formes diverses que prennent les
saillies de la peau que les naturalistes ont attribué
des noms plus importans à connaître. Il est rare que
toute la superficie soit recouverte d'écaillés ou de tubercules
semblables ou liomogènes; encore souvent
sont-ils autrement disposés. C'est le cas, en particulier,
des Varans ; c'est aussi celui des Geckos, dont le
corps est tout-à-fait lisse ou simplement cbagriné,
comme dans les Caméléons. Le plus ordinairement
les saillies sont diversement distribuées, et elles diffèrent
pour la solidité et la conformation. C'est ainsi
qu'on distingue des écussons osseux dans les Crocodiles,
cornés dans la Dragonne ; des tubercules osseux
dans riléloderme de Wiegmann, et granuleux dans les
Varans. Tantôt ce sont des épines aiguës, au cou dans
les Agames et les Plirynocépliales, à la queue chez
les Cordyleset les Stellions, aux cuisses et aux jambes
dans le Fouette-queue d'Egypte. Cbez d'autres ce sont
des lames cornées qui ont l'apparence de crêtes, de
carènes ; ou des écailles qui varient à l'infini pour la
forme, la disposition réciproque et la superficie. Il
en est qui sont carrées, en rondaclie, ovales, lunulées,
planes, larges, étroites, convexes; sur d'autres
Sauriens elles sont placées régulièrement à la suite les
unes des autres, ou parsemées irrégulièrement ; tantôt
disposées en anneaux ou par bandes verticillées et
transversales, ou bien ea, recouvrement et entuilées,
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imbriquées, en quinconce comme celles des Poissons,
et tantôt enfin elles sont lisses ou striées, cannelées,
rayonnées, carénées, etc.
Il est encore utile de rappeler que cliez quelques Sauriens
la peau offre des replis auxquels on a donné des
noms particuliers. Ainsi il en est qui ont sous la gorge
une sorte de fanon dentelé, comme les Iguanes et les
Caméléons; ou un sac dilatable soutenu par les brandies
osseuses de l'hyoïde plus ou moins développées.
C'est une simple poclie, comme dans les Agames et les
Sitanes, ou double comme dans les Dragons. Tantôt
ce sont des replis particuliers de l'occiput ou de la
nuque, comme dans le Basilic à capuclion, dans plusieurs
espèces de Caméléons, et dans le Cblamydosaure
de King , décrit par Gr ay, qui a des feuillets si
bizarres dans la région du cou ; tantôt c'est un simple
pli, tel que celui qu'on voit sous le collier ou la série
d'écaillés en chapelet des Lézards. D'autres, comme les
Basilics, lesLopliyres, les Porte-Crêtes, ont des lames
verticales sur la nuque, sur le dos ou sur la queue,
qui sont quelquefois soutenues par des épines osseuses;
enfin il en est, comme les Dragons, cliez lesquels
la peau des flancs, étalée sur les côtes prolongées
dans ce but , semble remplir l'office des ailes
pour soutenir ces petits animaux dans l'atmosphère en
les protégeant dans leurs chutes volontaires.
La surface de la peau présente encore quelques particularités,
soit dans les pores dont elle est percée,
soit dans la forme des papilles distribuées sur les régions
de la queue ou des doigts; saillies mol les , qui
sont bien certainement destinées à opérer un contact
plus intime, et probablement une sorte de perception
tactile.