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30 TORTUES Terrestres
el de la surface de la langue, serviront encore a séparer
la famille des Cliersites des trois autres qui ont été rangées
dans le même ordre ; nous avons fait connaître
ces particularités distinctives avec assez de détails à la
page 356 du précédent volume, pour que nous ne jugions
pas nécessaire de les rappeler ici.
Ainsi, en résumé, les Tortues terrestres rangées
dans la famille des Gheiisiïes ont reçu de nous ce dernier
nom, tiré du mot grec /jpcruioç, qui signifie naissant
ou demeurant sur les terrains secs et incultes.
G est le terme par lequel Aris tote désignait les animaux
terrestres et en particulier les espèces de Tortues qui
ne vivent pas dans l'eau douce ou dans la mer, qui
craignent même cet élément; car si elles y tombaient,
il leur serait impossible de se raccroclier sur les bords,
et elles y seraient nécessairement submergées. Au
reste , tous les auteurs, jusques et y compris Linné ,
les ont ainsi réunies sous le nom de Testudo.
• Fitzinger (i) place le genre unique de nos Cliersites
dans l'ordre des Tes tudinés, et dans la seconde famille
qu'il nomme Testudinoïdes.
Ritgew dans sa Classification des Reptiles a placé ces
Tortues dans l'ordre des Sterriclirotes , ou à corps solide,
à carapace ; et dans la section des Terrestres, qu'il
a nommées les Podo , ou Cherso-cbélones (2).
Enfin, Wagleh dans ces derniers temps (3), dans
son Traité de la Classe des Reptiles, proposait d'établir
au premier rang des huit ordres qu'il désigne celui des
(1) Voyez tome i du présent ouvrage, pages 278 et 282.
(2) Voyez, comme dessus, pages 283 et 284.
(3) Voyez pages 287 et 288.
ou CHÉLONIÈNS CHERSITES,
Tortues, dans lequel il n'inscrit qu'une famille sous le
nom d'Hédrseoglosses ou à langue fixée dans la concavité
de la mâclioire. De la famille des Cliersites il a
fait une troisième tribu, sous le nom de Tylopodes, et
il y a introduit quatre genres, dont deux, d'après le
docteur Bell, ceux de Cinixys et de Pjxis que nous
adoptons, et celui de Chersus que nous n'avons pas
cru devoir admettre, comme nous l'avons déjà dit.
Dans le tableau synoptique de la division des R.eptiles
Cliéloniens, que nous avons inséré à la page 365
du volume précédent, nous avons indiqué comment,
d'après Tobservation du nombre des doigts, les Chersites
se séparaient en deux séries, dont l'une, qui ne
comprend qu'un genre que nous avons nommé Homopode^
n'a seulement que quatre doigts, ou quatre
ongles bien distincts aux pattes antérieures comme
aux postérieures ; tandis qui] y en a cinq aux pieds
de devant dans les trois autres genres. Parmi ceux-ci,
les Pyxis ont pour caractère essentiel la mobilité dont
sont douées les pièces antérieures du plastron , qui
sont au contriûre fixées et solides dans les deux autres
genres. Ceux-ci sont faciles à distinguer l'un de
l'autre , parce que les Cinixjs ont la carapace formée
de deux portions, dont la posiérieure est. mobile sur
le plastron ; circonstance de conformation qui ne se
retrouve pas dans les espèces du genre Tortue qui ont
tous, comme les autres Chéloniens , les os du disque
de la carapace soudés fermement pour constituer une
seule pièce voûtée en forme de bouclier solide.
Les quatre genres qui composent cette famille ont
entre eux, comme nous l'avons vu, la plus grande
analogie, et tous diffèrent cependant de ceux que l'on
a rapportés aux trois autres divisions du même ordre.
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