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« I l 414 TORTUES TERRESTRES
sent de bien bonne heure ; car il existe dans la collection des
individus de très petite taille y sur les écailles desquels on n'en
voit déjà plus la moindre trace. On peut dire qu'elles sont en
général étroites et situées au centre même des lames cornées.
Ces jeunes Tortues ressemblent d'ailleurs aux individus adultes
de leur espèce, à cela près que les bords libres de leur boîte
osseuse sont moins épais, et que l'échancrure triangulaire de
l'extrémité postérieure de leur sternum est plus grande.
Nous soupçonnons appartenir à la Tortue Éléphantine, une
très jeune Chersile de treize centimètres de longueur, quia été
rapportée des îles Séchelles et donnée au Muséum d'histoire naturelle
par M. Dussumier. Pourtant, le bord antérieur de sa carapace
est légèrement infléchi en dedans, et elle offre proportionnellement
moins de convexité que celle de tous nos exemj)laires
appartenant" positivement à la Tortue Éléphantine. Les écailles
brachiales sont aussi plus étroites et les plaques céphaliques
nous paraissent également présenter quelques différences. Quoi
qu'il en soit, nous la rangeons provisoirement avec cette espèce,
à laquelle elle ressemble plus qu'à aucune autre de celles que
nous connaissions. La surface entière de ses plaques est occupée
par des aréoles saillantes, granuleuses, et tout son corps est
d'une couleur marron.
PATRIE. La Tortue Éléphantine n'est point originaire des
Indes Orientales comme on l'a cru jusqu'ici, mais elle habite la
plupart des îles qui sont situées dans le canal de Mosambique ,
telle que Anjouan, Aldebra^ les Comores, d'où on l'apporte fréquemment
à Bourbon et à Maurice. C'est effectivement de ces
deux îles qu'ont presque toujours été transportés en Angleterre
et en France les individus de cette espèce qui figurent attjourd'hui
dans les Musées de ces deux pays. Le nôtre en particulier,
en renferme un très grand, qui a été envoyé autrefois de Pîle
de France par M. Mathieu, et les six ou sept autres que nous possédons
ont été recueillis soit à l'île Bourbon, soit à Anjouan
même par M. Dussumier.
Obseruaiiojis. Ainsi qu'on a déjà pu s'en apercevoir au commencement
de cet aiticle, nous sommes loin de partager l'opinion
de M. Gray, qui ne considère que comme de simples
variétés de sa Tortue de l'Inde, notre Tortue Éléphantine,
les Testudo Indica, Perraultii et Fosmaeri de Schoepf, la Tortue
Géante de Schweigger^ la Tortue Noire de Quoy et ffàiou
CHERSITÈS. Cr. TbÎlttÎÈ. 15| ÛÎ
niard ou la TestudoElephantopus de Harlan, et une àutre q[ûe ûoiiâ
avons appelée Nègre, car ces dernières sont pour nous âQtlttt
d'espèces particulières.
15, LA TORTUE NOIRE. Testudo JYigra. Quoy et Gaimard.
CARACTÈRES. Carapace noire, ovale, élargie, un peu déprimée,
échancrée antérieurement j point de plaque de la nuque ; la suscaudale
simple; queue courte, inonguiculée.
SYNONYMIE, Testudo nigra. Quoy et Gaimard, Voy. aut. du
Monde (capit. Freycinet). Zoolog. pag. 172, pl. 40,
Testudo elephantopus. Harl. Journ. acad. natur. St. Phil. tom. 3,
pag. 284, tab. 9.
Testudo indica Far. Gray. Synops. Rept. part. 1, pag. 9.
PuLLus. La Ronde. Lacép, Quad. Ovip. tom. pag. 126, pl. 5,
Exclus. Synon. Test, orbicularis. Linn. Test. Europoea. Schneid.
(Cistudo vulgaris.)
La Ronde. Bon at. Encycl. Méth. Rept. pl. 4 , fig. 4,
Testudo orbicularis. Bescht. TJebers. Lacép. tom. pag. 154.
Testudo rotunda. Latr. Hist. Rept. tom. 1, pag. 107.
Testudo Europoea Far. Shaw. Gêner. Zoolog. tom. 3, pag. 32 ,
tab. 5, fig. 1. (Cop. Lacép.)
Testudo Jla^'. Pullus. Daud. Hist. Rept. tom. 2, pag, 3.
Testudo rotunda. Schweigg. Prodr. arch. Konisb. tom. 1, pag.
324, 361, 453.
Chersine rotunda. Merr. Amph. pag. 32.
D E S C R I P T I O N ,
FORMES. La figure ovalaire du contour de la boîte osseuse de
la Tortue Noire est proportionnellement plus courte et le profil
de son dos , sensiblement moins arqué que chez les espèces
précédentes,- ce qui fait que la carapace n'a pas beaucoup plus
de longueur que de largeur, et qu'elle est tant soit peu déprimée.
Le limbe, qui est environ une fois plus haut sur les côtés du
corps qu'en avant et en arrière, se trouve placé au dessus du cou
d'une manière horizontale , sinon très peu penché à droite et à
gauche de celui-ci; tandis que sous les quatre plaques marginobrachiales,
tout en, étant assez incliné latéralement en dehor»,