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460. TORTUES PALUDIRNES.
cas d'observer, en ce que les gouttières longitudinales que presente
la carapace de ceux-ci, sont chez elle à peine sensibles, et
en ce que la partie supérieure de son corps n^est pas d'un brun
noirâtre, mais d'une teinte fauve.
Comme ces différences ne tiennent peut-être cpi au jeune âge
de l'individu dont il est question, individu que nous avons fait
représenter sur la planche 21 de cet ouvrage, nous le considérons
provisoirement comme une jeune Chélyde Matamata.
PATRIE. La Chélyde Matamataoriginaire de rAmerique méridionale,
vit dans les eaux stagnantes. Les quatre exemplaires
que nous possédons viennent de Cayenne. Le cabinet d'histoire
naturelle du Panthéon, à l'époque où nous y professions à l'école
centrale, possédait des individus recueillis à Cayenne par
M. Gautier, ancien directeur de la compagnie du Sénégal : il y
avait une femelle ayant vécu quelques mois à Paris. Elle avait
pondu des oeufs fécondés dont l'un était éclos, et le jeune animal
était conservé dans cette .collection.
Oòserf^aii'ous. La première figure qu'on connaisse représentant
cette espèce, est celle que Bruguière a publiée dans le Journal
d'Histoire naturelle de Paris, figure qui a été copiée par Schoepf
et par plusieurs autres auteurs.
CHÉLONIENS POTÀMITES. 461
CHAPITRE VL
FAMILLE DES POTAMITES OU TORTUES FLUVIALES.
CETTE troisième famille de l'ordre des Cbéloniens ne
renferme qu'un petit nombre d'espèces dont on a formé
deux genres. Ce groupe est cependant fort distinct
et des plus naturels. Il était nécessaire de l'isoler; car
il fallait séparer ces Tortues des deux familles entre
lesquelles elles se trouvent placées, autant à cause de
leurs habitudes et de leurs moeurs, qu'en raison de
leur structure et de leur conformation, qui sont toutà
fait particulières. Comme les Thalassites en effet,
elles sont forcées de vivre constamment dans l'eau, où
elles nagent avec une facilité extrême , à l'aide de la
surface très élargie et presque plate de leur carapace,
et surtout au moyen de leurs pattes fort déprimées,
dont les doigts se trouvent réunis jusqu'aux ongles j^ar
de larges membranes flexibles, qui ont changéles mains
et les pieds en véritables palettes qui ne sont plus
destinées à la progression sur le sol, mais qui font l'office
de véritables rames. D'un autre côté, les Potamites
se rapprochent des Tortues paludines, parce
qu'on peut très bien distinguer, dans l'épaisseur de
leurs pattes, les phalanges de chacun de leurs cinq
doigts, qui permettent à ces séries de petits os de légers
mouvemens d'extension, de flexion et de latéralité.
Ainsi que les Tortues de mer, les Potamites sont
forcées de rester constamment dans l'eau; mais elles