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516 TORTUES MARINES
qu'il n'y ait là ni épiglotte, ni voile du palais. On a
remarqué dans plusieurs espèces de Chélonées, ainsi
que nous avons eu nous-même occasion de l'observer,
une structure particulière du canal oesophagien; c'est
qu'il est garni intérieurement de pointes ou de très
grosses papilles cartilagineuses, libres, mobiles, cylindriques
ou coniques, que Gottw^ald (l) a fait connaître
et figuré d'après la Cliélonée Caouane, nous étant procuré
son travail depuis l'impression de notre premier
volume. Les autres modifications du tube intestinal
et des organes de la nutrition en général, ne diffèrent
pas essentiellement de l'organisation des Cliéloniens,
que nous avons fait connaître dans le second chapitre
du livre troisième du volume précédent.
Les Tortues de cette famille sont certainement celles
dont le corps acquiert les plus grandes dimensions.
On a vu des individus du genre Sphargis qui pesaient
jusqu'à i5ou i,6oo livres, et des Chélonées de
8 à 900 livres, dont la carapace seule avait plus de
quinze pieds de circonférence et près de sept pieds de
longueur. Les seuls Crocodiles, parmi les Poeptiles
connus, peuvent à peine être comparés pour cet
énorme volume : il paraît que ces animaux vivent et
croissent pendant très long-temps. Les carapaces des
individus qui sont très âgés sont souvent altérées par
l'adhérence d'animaux parasites tels que des Frustres,
desSerpules, des Balanes, desCoronules (2). Ils sont
également attaqués par des Annélidesqui se fixent sur
(1) Physitslisch-anatomische Bemerkungen über die Schild-
Icroten. 1781 , Niiremberg, in-4.
^2) Lepas Tcstudinarius, genre Chelonihia. (Leacli.)
OU CÎÏÉLOÏSÎïENâ THÀLASSITES. 517
l'origine on la base des membres , où les mouvemens
de la Tortue ne peuvent les atteindre.
Les circonstances qui pi^écèdent ou qui accompagnent
l'acte de la reproduction chez les Thalassites ne
sont pas encore bien connues. Comme les voyageurs
ont rapporté des faits qui ne sont pas absolument les
mêmes, il se pourrait qu'ils aient eu k observer des
individus appartenant à de^ espèces différentes. Ce
qu'il y a de certain, c'est qu'en général les mâles
sont plus petits c[ue les femelles, et que leur organe
générateur, situé à la base de la queue, sort
alors du cloaque ; qu'il est simple ou unique , quoique
composé de deux coi-ps caverneux érectiles mais
appliqués l'un contre l'autre danstouteleur longueur,
de manière à laisser en dessous un sillon qui vient
aboutir vers la pointe de l'organe, qui sert en même
temps de moyen d'introduction, de gorgeret dilatateur
et de canal destiné à diriger la semence et à la
lancer dans la partie femelle, lorsqu'il y est introduit.
L'époque de la fécondation est pour ainsi dire fixée
pour chaque espèce ; c'est le plus ordinairement
au renouvellement de la saison. La conjonction des
deux sexes, lorsqu'elle s'est opérée, dure long-temps.
Cependant^ comme nous l'annoncions,, les auteurs ne
sont pas d'accord sur les circonstances de cet accouplement,
qu'ils nomment le caualage, et que les uns
disent être de quatorze ou quinze jours, et que d'autres
indiquent comme é(ant d'une durée double. Ils racontent
aussi diversement la manière dont s'opère ce
rapprochement intime, qui aurait toujours lieu dans
l'eau. Mais tantôt le mâle resterait placé sur la carapace
de la femelle pendant tout ce temps ; tantôt les
deux plastrons auraient été vus en contact et les deux
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