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6 3 4 REPTILES SAUllIEJiS.
parce qu'il n'y a pas cîiez eux de diaphragme ou de
membrane musculaire destinée à séparer l'abdomen
de la poitrine et à mouvoir celle-ci en particulier.
Cette circonstance rapproclierait l'ordre des Sauriens
de la classe des Oiseaux si, chez ces derniers, les côtes
n'étaient pas en même temps solidement soudées aux
vertèbres, et si leurs cartilages de prolongement ne
s'ossifiaient pas constamment avant de s'articuler sur
les bords de leur large sternum.
Dans les Saui^iens en général, ainsi que nous avons
eu le soin de le faire remarquer plus haut en parlant
des organes du mouvement, page 609 , les côtes et le
sternum sont mobiles et cartilagineux dans leurs
points de jonction, quoique leur poitrine présente les
différences les plus notables dans sa forme et sa capacité.
Il y a constamment deux poumons à peu près
symétriques plus ou moins prolongés dans la cavité
abdominale, souvent même, dans quelques genres,
l'air qu'ils admettent peut de là s'insinuer dans des
cavités accessoires, sortes d'appendices, de sacs ou de
réservoirs qui se prolongent et communiquent avec
des loges où l'air est ensuite destiné à divers usages, et
en particulier employé à la production ou à la modification
de la voix.
La trachée, ou le conduit unique et principal qui
permet à l'air de se porter de la bouche dans les poumons,
se divise bientôt en deux troncs principaux
qu'on nomme des bronches, et qui aboutissent directement
et brusquement dans les sacs pulmonaires
sans s'y subdiviser. L'air pénètre là dans deux sortes
de cavernes garnies de cellules membraneuses, lâches,
dont l'orifice devient béant et ne s'élargit qu'autant
que le sac lui-même prend de l'expansion; de sorte
RESPIRATION. QSS
que ces poumons, desséchés artificiellement après
avoir été gonflés par le souffle, offrent, dans leur intérieur,
des mailles plus ou moins lâches ou des réseaux
dont la disposition varie suivant les espèces, mais
dans l'épaisseur desquels on voit des vaisseaux sanguins
assez rares se ramifier dans l'épaisseur des cloisons
membraneuses.
Chez les animaux vertébrés à poumons, c'est évidemment
à l'acte de la respiration que doit être attribuée
la faculté qu'ils ont d'émettre à volonté des sons
aériens appréciables et propres à chaque espèce; c'est
ce qu'on nomme la voix. Ces bruits sont produits et modifiés
par la structure des canaux que l'air traverse ou
qui le transmettent. Il paraît aussi que chez ceux de
ces animaux qui ont une circulation pulmonaire complète,
ou dont le coeur pousse dans les poumons
autant de sang qu'il en envoie dans les autres parties
du corps, la chaleur produite intérieurement est
constamment la même.
Or, ces deux circonstances sont évidemment modifiées
chez les Sauriens. D'abord peu de genres ont un
véritable larynx supérieur, comme les Mammifères,
et autant que l'on sache, aucun n'a jusqu'ici offert de
larynx inférieur; ils n'ont pas d'épiglotle. Chez tous
il y a une glotte offrant une fente longitudinale qui
s'ouvre dans la bouche en arrière de la langue. Il y a
des muscles qui servent à la distendre et à la clore , à
l'élev er ou à l'abaisser, et qui par leur présence
constituent une sorte de tubercule ou de promontoire
qui couvre quelquefois la partie large et postérieure
de la langue pour remplacer l'épiglotte, car ce cartilage
manque constamment. C'est certainement là que
se forme la voix, ou les sons qui se trouvent ensuite