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f)32 REPTILES SÀUÏÏIENâ.
corps qui doivent être avales, et d'apprécier quelques
unes de leurs qualités.
Lalangue des Sauriens, sur la sui^face de laquelle on
peut supposer que réside l'organe du goût, est en
général liumide et enduite d'une liumeur muqueuse ;
car ces animaux respirant Jentement, avec la bouche
close, on conçoit qu'il s'y opère peu de dessèchement.
Dans quelques espèces, et surtout chez celles qui,
comme les Caméléons, peuvent, à Taide des mouvemens
imprimés par l'os hyoïde, porter cette langue
au dehors, c'est un instrument que l'animal lance sur
sa proie, pour l'y faire coller et pour l'entraîner dans
la gorge. Chez d'autres, comme les Varans, cette
langue est encore très protractile, engaînée dans une
sorte de fourreau qui la cache et se change en tubercule,
lorsqu'elle est rentrée dans la bouche. Chez les
Lézards, les Ophisaures, les Orvets et les Scinques,
elle est plate, charnue, très mobile, échancrée à la
pointe ; elle peut avancer au delà des mâchoires pour
se porter sur les lèvres. Dans les Agames, les Basilics
et les Anolis, elle est plus grosse et ne peut sortir
de la bouche. Elle devient encore plus épaisse dans
les Geckoïdes. Enfin dans les Crocodiles, elle semble
tout-h-fait confondue dans la couche membraneuse
qui forme le plancher de la gorge entre les branches
soudées de leur très longue mâchoire inférieure (i).
(I) C'est ici l'occasion de rappeler que l'étude de !a conformation de la
langue a fourni àWagler un moyen de classification des Reptiles, dont il
s'est servi principalement pour l'ordre des Sauriens, Voici les noms quïl
leur a donnés et les exemples qui s'y rapportent.
1". Les HédréogJosses, de klpcCioi^ sessile, stable, sédentaire, adhé-
SEJVSIBILITÉ, OUÏE. 65 5
4 " . L'AUDITION. Nous n'avons rien à ajouter aux réflexions
générales que nous avons présentées , à la
page 88 du volume précédent, sur l'organe de l'ouïe
dans les Reptiles, et en particulier pour les Sauriens.
Nous avons noté là les modifications diverses que peuvent
nous présenter ces organes. Nous soumettrons cependant
cette idée aux réflexions des naturalistes, que
c'est probablement par la moindre nécessité de l'emploi
de cet organe qu'il est aussi peu développé ; car la plupart
des espèces, ou sont privées de la voix, ou ne la
produisent que dans des cas très rares. Il est évident
cependant qu'ils entendent, et que le moindre bruit
éveille leur attention et le plus souvent leur inspire
une crainte salutaire qui les fait fuir. Ils ont évidemment
ces instrumens répétiteurs et percepteurs des
sons, situés absolument de même que chez les autres
animaux vertébrés qui respirent l'air.
C'est une cavité intérieure, peu développée dans les os
des parties latérales du crâne, laquelle communique
largement avec la gorge et se trouve fermée au
dehors soit par les tégumens communs, comme dans
les Caméléons et les Chirotes, soit par des écailles
analogues à celles du reste du corps, comme dans les
rente de toutes parts, et de -¿luaTri, langue ; comme dans les Crocodiles.
2°. Les Platy glosses, deTi/aw?, plane, large, mais libre à la pointe;
telle que celle des Geckos.
3°. Les Pachf glosses, de Tzxyù;, épaisse , grosse, presque aussi large
que haute; comme celle des Agames, des Basilics, des Iguanes.
4°. Les Autarchoglosses, de aùzàpy:^, se suffisant'à elle-même, libre
dans ses mouvemens au dehors ; comme dans les Lézards.
5°. Les Thècoglosses, de , gaine, étui, boîte, exerlile; rentrant
dans un fourreau ; ccmme dans les Ta;ans, les Caméléons.
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