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470 TORTUES FLUVIALES
des rivières, des fleuves, ou des grands lacs d'eau
douce des régions les plus chaudes du globe : du Nil
et du Niger en Afrique; de l'Euphrate et du Gange en
Asie ; du Mississipi, de l'Oliio ou de quelques-unes
des rivières qui s'y terminent, en Amérique ; mais on
est loin d'en connaître toutes les espèces, car on les a
long-temps confondues sous un même nom.
Il paraît que quelques Potamites atteignent de très
grandes dimensions ; Pennant parle d'individus qui
pesaient soixante-dix livres ; un autre, qu'il a conservé
pendant trois mois , pesait vingt livres et avait vingt
pouces de longueur pour le bouclier, sans compter
le cou qui avait treize pouces et demi.
Leur genre de vie et leurs moeurs paraissent avoir
la plus grande analogie. Comme elles nagent avec beau^-
coup de facilité k la surface et au milieu des eaux où
elles sont habituellement plongées, le dessous de
leur corps reste généralement d'un blanc pâle, rose
ou bleuâtre, comme étiolé; mais leurs parties supérieures
varient pour les teintes, qui sont le plus souvent
brunes ou grises, avec des taches irrégulières
marbrées, ponctuées, ou ocellées. Des lignes droites
ou sinueuses de couleurs brunes, noires ou jaunes,
sont disposées symétriquement à droite et à gauche,
principalementsur les parties latérales du cou et sur
les pattes.
Il paraît que pendant les nuits et lorsqu'elles se
croient à l'abri des dangers, les Potamites viennent
s'étendre et se reposer sur les petites îles, sur les roches,
sur les troncs d'arbres renversés vers les rives,
ou sur ceux que les eaux charrient, d'où elles se précipitent
à la vue des hommes et aux moindres bruits qui
les alarment.
o u CHÉLOJMIEÎIS POlÀMlïES. 471
Elles sont très voraces et fort agiles ; elles poursuivent
k la nage les Reptiles et les Poissons. Aussi, pour
s'en emparer, leur chair étant estimée, on les pêche
k la ligne avec des hameçons que l'on garnit de petits
poissons ou d'autres petits animaux vivans, ou auxquels
on communique du mouvement, car elles ne
s'approchent pas d'une proie morte ou immobile.
Quand elles veulent saisir leur nourriture ou se défendre,
elles lancent et projettent leur tête et leur
long cou. avec la rapidité d'une flèche. Elles mordent
vivement avec leur bec tranchant, et elles ne lâchent
la proie qu'en emportant la pièce saisie ; de sorte
qu'on craint beaucoup leur morsure et que les pêcheurs
leur coupent le plus souvent la tête au moment
où ils les saisissent.
Les mâles semblent être en moindre nombre que les
femelles, ou bien ils s'approchent moins des rivages
que celles-ci, qui viennent pour y pondre des oeufs,
qu'elles déposent dans des trous creusés pour en contenir
cinquante k soixante. Le nombre varie suivant
l'âge des femelles, qui sont d'autant moins fécondes
quelles sont plus jeunes encore. Les oeufs sont
de formesphérique, leur coque est solide, mais membraneuse
ou peu calcaire.
Nous avons déjà dit que les auteurs qui ont fait
connaître le plus grand nombre d'espèces de cette
famille des Potamites, étaient MM. Geoffroy et
Schweigger, et ensuite Wagler. Nous avons également
indiqué k la page 424 premier volume, les naturalistes
qui ont parlé de quelques-unes en particulier, et
nous avons eu soin de les citer de nouveau dans la
synonymie qui accompagne la description de chaque
espèce. Il ne nous reste donc qu'à procéder k la dis-
IM. msÊ