REPTILES SAUllIEWS.
joints les uns aux autres par des cavités coniques ;
que leur condyle occipital n'est jamais creusé au centre
en fosse conique ; qu'ils n ont pas d'os pharyngiens
à la hase de la langue.
Il est également fort aisé de distinguer, par les
parties du squelette, les Sauriens des trois autres
ordres de Reptiles. En effet ils n'ont pas, comme les
Chéloniens, les vertèbres du dos et les côtes soudées
entre elles pour former une carapace , et ils ont des
dents implantées dans les mâchoires; en outre ils ont
moins de vertèbres au cou, les os de leurs épaules
et de leur bassin s'unissent tout autrement à l'échiné.
Quant aux Ophidiens, on saura qu'ils s'en éloignent
par la soudure des deux branches de leurs mâchoires,
par la présence d'un sternum, des épaules et d'un
bassin, et de plus, par le mode de l'articulation du
corps de leurs vertèbres.
Enfin , pour les Batraciens , la brièveté ou l'absence
des côtes qui jamais chez ceux-ci ne vont rejoindre le
sternum et le mode d'articulation de leur tête sur l'échine
par deux condyles, au lieu d'un seul, et surtout
la grande différence que présente la jonction réciproque
des corps des vertèbres : voilà autant de caractères
différentiels fournis par l'examen des pièces du
squelette ; on voit donc combien il devenait important
pour les zoologistes de connaître les particularités de
la structure des Sauriens, s'ils avaient à déterminer
la nature de quelques débris fossiles ou de pièces osseuses
fournies par la géologie.
Nous ne donnerons pas de détails sur la myologie.
On trouvera tous les renseignemens désirables sur
les muscles des Sauriens dans les ouvrages descriptifs
d'anatomie comparée, spécialement dans le premier
ORGANES DE LA SENSIBILITÉ. 61Ô
volume des leçons de notre ami Cuvier que nous avons
rédigées, et dans le traité de Meckel (i). D'une manière
générale nous dirons qu'on doit les distinguer en
ceux qui sont destinés à mouvoir le tronc et les membres;
qu'ils varient considérablement pour le nombre
et le développement, suivant les modifications subies
par le squelette dans les différens genres; que leur fibre
est blanche et peu colorée ; que celle de divers
espèces est recherchée pour les tables dans divers
pays, et qu'il s'y développe peu de tissu graisseux.
On a attribué a la chair de quelques espèces des vertus
médicamenteuses. C'est ainsi qu'en Amérique, la
Dragonne et l'Iguane sont regardés comme présentant
aux friands un mets délicieux qui a fait donner à cette
dernière espèce le nom de Délicatissime; que celle de
certains Lézards Améivas est employée comme antisyphilitique;
et qu'en Asie, les vieillards qui cherchent
à se procurer encore certaines jouissances, se procurent
à grand prix des Scinques, qui sont regardés
comme aphsrodisiaques, ou propres à exciter des feux
qui s'éteignent.
§ II. DES ORGANES DE LA SENSIBILITÉ.
Sous le rapport de la disposition générale du système
nerveux, les Sauriens ne diffèrent pas beaucoup
des autres Reptiles, comme nous l'avons indiqué dans
le second chapitre du premier livre de cet ouvrage,
page 54, où nous avons décrit comme types les os
qui, chez le Crocodile, constituent la boite osseuse du
(1) Trailé général d'Anatomie comparée, traduit en français par Riester
et A. Sanson, 1829; Paris, tome 5 , section,pag. 215 et suiv.