4â TORTUES TEURESTRES
10". Carapace. Long, (en dessus) 52"; haut. 5"2'" ; larg. (en dessus)
au milieu, 29". Sternum. Long, antér. 5" 2"'^ moy. 11 " 5 " ' ,
poster. 7" ; Larg. antér. o"2"', moy. \ 2 " 2 " ' , poster. 7". Queue.
Long. 6"3"'.
JEUNE AGE. Chez les très jeunes Tortues Bordées, le limbe
en arrière ne présente pas plus de largeur que dans le reste de
son étendue. Ce n'est qu'au fur et à mesure que l'animal grandit
que cette partie prend plus d'accroissement que les autres. Du
reste, la forme générale du corps, celle des lames cornées qui
enveloppent le test et celle des écailles qui garnissent les membres,
est la même que dans les adultes. C'est plutôt sous le rapport
du système de coloration queles jetmes sujets diffèrent de
ceux qui sont plus âgés. Ainsi, les plaques supérieures de la boîte
osseuse sont d'un jaune verdâtre, les dJscoïdales bordées de
brun sur les côtés et en avant, les marginales en arrière seulement.
P A T R I E ET MOEURS. La connaissance de cette Tortue, comme
espèce européenne, ne date véritablement que de l'époque encore
récente à laquelle fut fait, au muséum d'Histoire naturelle,
l'envoi des riches collections erpétologiques, recueillies en Blorée
par MM. les naturalistes de la Commission scientifique dont
iVL Bory de Saint-Vincent était le chef. Jusque là on ne l'avait
encore reçue que de l'Egypte et des côtes de Barbarie, où, à ce
qu'il paraît., elle est beaucoup moins commune que l'espèce que
nous avons nommée Moresque. Le Muséum, outre les nombreux
exemplaires de la Tortue Bordée, dans ses différens âges, qui lui
ont été rapportés de Moréepar les membres de la Commission ,
en possède un dont M. A.Lefebvre lui a fait présent à son retour
<ï'Egypte, et quelques autres qu'il a reçus d'Alger, depuis que
nous sommes en possession de ce pays.
OUSERVATIONS. L'opinion admise jusqu'ici que la Tor tue Grecque
est celle qu'Ai istote entendait pariiculièrement désigner
par le nom de Tortue terrestre ( ) se trouve
naturellement détruite par cela même que celte espèce n'est
pas, ainsi qu'on le croyait, la seule Chersite que produise la
Grèce, puisque la Tortue Bordée y est pour le moins aussi répandue
qu'elle.
Il est, suivant nous, plus raisonnable de croire que ces deux
espèces furent confondues sous le nom deyùoh-^ attendu
que rien, ni dans les écrits du philosophe grec, ni dans ceux dd
OU CHERSITES. G. TORTUE. 46
plusieurs autres auteurs anciens, n'indique qu'on ait, de leur
temps, distingué deux sortes de Tortues de terre, si ce n'est
toutefois un certain passage de la description de la Grèce par
Pausanias, où il est dit que les forêts de chênes de l'Arcadie
nourrissent des Tortues, de la carapace desquelles il serait possible
de fabriquer des lyres aussi grandes que celles que l'on
fait avec les Tortues des Indes.
Or, pour peu que ce récit , comme beaucoup de ceux de
Pausanias, soit exagéré, on pourrait se laisser aller à croire que
cet auteur a voulu parler de la Tortue Bordée dont la taille,
quoique bien éloignée de celle à laquelle atteignent certaines
Tortues indiennes, est néanmoins toujours un peu plus considérable
que celle de sa congénère de Grèce.
La première figure, bien grossière, il est vrai, mais pourtant
reconnaissable, qui ait été publiée de la Tortue Bordée, est
celle que Jonston a représentée dans son histoire des Quadrupèdes,
figure qui se trouve reproduite dans le Theatrum Animalium
deRuisch, et aussi, mais réduite, dans la Physique sacrée de
Scheuchzer. Ce n'est ensuite que seize ans plus tard qu'il en parut
une autre faite d'après nature, portant le nom de Tortue de
marais, dans un ouvrage allemand, '\\\i\xu\é Histoire naturelle das
Animaux, par Meyer (1), laquelle fut suivie de la description
que donna Walbaum de la Tortue Bordée, sous le nom de
Testudo campanulata dans sa Chélonographie.
Il est bon de remarquer que ces deux derniers ouvrages sont
ceux dans lesquels celte espèce se t rouve indiquée pour la première
fois par un nom qui la distingue de la Tortue Grecque ; car
dansîes livres que nous avons cités auparavant, elle porte encore
celui deTor tueter rest re,queRayetquelquesaut res appliquaient
aussi à la Tortue Grecque, ce qui prouve assez que les auteurs de
la fin du seizième siècle et du commencement du dix-septième
ne savaient pas plus qu'Aristote et Pline éiablir de distinction
entre les deux Chersites les plus communes en Europe. Au reste
il pouvait fort bien en être ainsi à cette époque, puisque assez
long-temps encore après, Lacépède lui-même commit la même
(1) Ce livre, d'ailleurs peu important, a élc omis dans la liste que nous
avons donnée des auteurs d'erpélologie, et figiu-era dans celle que uous
donnerons comme supplémentaire à la fin de l'ouvrage.